« Lettres persanes/Lettre 27 » : différence entre les versions

Contenu supprimé Contenu ajouté
ThomasBot (discussion | contributions)
m ThomasV: match
ThomasBot (discussion | contributions)
m ThomasV: split
Ligne 2 :
{{Navigateur|[[Lettres persanes/Lettre XXVI. Usbek à Roxane, au sérail d’Ispahan| Lettre XXVI]]|[[Lettres persanes]]|[[Lettres persanes/Lettre XXVIII. Rica à***| Lettre XXVIII]]||}}
 
==[[Page:Lettres persanes I.djvu/79]]==
'''Lettre 27'''
 
<pages index==[[Page:"Lettres persanes I.djvu/" from=79]]= to=80 />
::''Usbek à Nessir, à Ispahan.''
 
Nous sommes à présent à Paris, cette superbe rivale de la ville du soleil.
 
Lorsque je partis de Smyrne, je chargeai mon ami Ibben de te faire tenir une boîte où il y avait quelques présents pour toi; tu recevras cette lettre par la même voie. Quoique éloigné de lui de cinq ou six cents lieues, je lui donne de mes nouvelles, et je reçois des siennes, aussi facilement que s'il était à Ispahan, et moi à Com. J'envoie mes lettres à Marseille, d'où il part continuellement des vaisseaux pour Smyrne; de là, il envoie celles qui sont pour la Perse par les caravanes d'Arméniens qui partent tous les jours pour Ispahan.
 
Rica jouit d'une santé parfaite: la force de sa constitution sa jeunesse et sa gaieté naturelle le mettent au-dessus de toutes les épreuves.
 
Mais, pour moi, je ne me porte pas bien: mon corps et mon esprit sont abattus; je me livre à des réflexions qui deviennent tous les jours plus tristes; ma santé, qui s'affaiblit, me tourne vers ma patrie et me rend ce pays-ci plus étranger.
 
Mais, cher Nessir, je te conjure, fais en sorte que mes femmes ignorent l'état où je suis: si elles m'aiment, je veux épargner leurs larmes, et, si elles ne m'aiment pas, je ne veux point augmenter leur hardiesse.
==[[Page:Lettres persanes I.djvu/80]]==
 
Si mes eunuques me croyaient en danger, s'ils pouvaient espérer l'impunité d'une lâche complaisance, ils cesseraient bientôt d'être sourds à la voix flatteuse de ce sexe qui se fait entendre aux rochers et remue les choses inanimées.
 
Adieu, Nessir; j'ai du plaisir à te donner des marques de ma confiance.
 
 
''De Paris, le 5 de la lune de Chahban 1712.''