« Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle/Serrurerie » : différence entre les versions

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la foliole E, et par les coups violents donnés sur l'embrasse par le marteau
sur l'étampe.
</div>
 
[[Image:Penture.Notre.Dame.Paris.png|center]]
<div class=prose>
Mais peut-être quelques-uns de nos lecteurs ne savent pas ce que nous
entendons par <i>étampe</i>. C'est une matrice de fer trempé, un coin auquel
on a donné en creux la forme de l'objet à étamper. Ainsi, toutes les folioles,
 
[Illustration: Fig. 10.]
 
les boutons de ce bouquet, ont été obtenus au moyen d'étampes.
Le forgeron a façonné au marteau la tigette L, par exemple, à l'extrémité
Ligne 519 ⟶ 518 :
de ces pièces qu'il faut manier rapidement, et par le degré de chaleur
qu'il convient de donner à chaque partie à souder.
</div>
 
[[Image:Penture.porte.Sainte.Anne.Notre.Dame.Paris.png|center]]
<div class=prose>
Voici (fig. 11) un autre fragment des pentures de la porte
Sainte-Anne<span id="note4"></span>[[#footnote4|<sup>4</sup>]],
Ligne 549 ⟶ 550 :
d'une seule pièce de fer, mais d'un très-grand nombre de pièces soudées
côte à côte et bout à bout.
 
[Illustration: Fig. 11]
 
Si nous prenons l'une de ces pentures, celle basse, au vantail de la
Ligne 568 ⟶ 567 :
soudées, puis la soudure renforcée par une embrassure soudée. Les
extrémités <i>e, d</i>, de même, et ainsi de suite jusqu'au collet.
</div>
 
[[Image:Penture.porte.Sainte.Anne.Notre.Dame.Paris.2.png|center]]
[Illustration: Fig. 12.]
<div class=prose>
 
Analysons donc cette dernière opération, la plus difficile et la plus
pénible de toutes, à cause du poids considérable de la pièce, de l'étendue
Ligne 585 ⟶ 584 :
des trois barres composant la bande du premier membre, et en M la
section des branches soudées préalablement à la souche de cette bande.
</div>
 
[[Image:Penture.porte.Sainte.Anne.Notre.Dame.Paris.3.png|center]]
<div class=prose>
Il n'est pas nécessaire d'insister, pensons-nous, sur les difficultés que
présente ce travail pour ne pas brûler le fer, et pour lui donner rigoureusement
Ligne 593 ⟶ 594 :
de bandes), en la renforçant et en la soumettant plusieurs fois au feu
et au martelage. L'ornementation est donc ici encore la conséquence du procédé de fabrication.
 
[Illustration: Fig. 13.]
 
Le commencement du XIII<sup>e</sup> siècle est l'apogée de l'art du forgeron. Les pentures de Notre-Dame, des grilles des abbayes de Saint-Denis, de Braisne, de Westminster; des pentures des cathédrales, de
Ligne 614 ⟶ 613 :
générales plus fines, plus découpées; les fers sont plats et ne demandent
plus un travail pénible.
</div>
 
[[Image:Penture.porte.nord.cathedrale.Carcassonne.png|center]]
[Illustration: Fig. 14.]
<div class=prose>
 
Voici (fig. 14) une penture de cette époque, provenant de la porte
nord de l'ancienne cathédrale de Carcassonne. Le galbe en est délicat,
Ligne 640 ⟶ 639 :
repoussé, mit ce genre de travail en vogue, et pénétra jusque dans la
serrurerie fine de bâtiment.
</div>
 
[[Image:Penture.eglise.Saint.Jacques.Reims.png|center]]
[Illustration: Fig. 15.]
<div class=prose>
 
Pour les pentures à cette époque, elles sont plus souvent prises dans
une pièce de fer battu et découpé qu'obtenues au moyen des soudures,
comme précédemment.
</div>
 
[[Image:Penture.XIVe.siecle.png|center]]
<div class=prose>
Nous présentons ici (fig. 16) un exemple de ces sortes d'ouvrages du
XIV<sup>e</sup> siècle<span id="note6"></span>[[#footnote6|<sup>6</sup>]]. En A, est figurée la penture, ou plutôt le morceau de fer battu
Ligne 656 ⟶ 657 :
le fait voir le côté achevé B; remettant au feu la palette D, on a écarté
chacune des branches de façon à obtenir les ouvertures d'angles <i>g</i>. Les
 
[Illustration: Fig. 16.]
 
trois branches ont elles-mêmes été recoupées au burin et façonnées au
marteau, comme le montrent les folioles <i>h</i>. Le travail a encore aminci le
Ligne 691 ⟶ 689 :
tandis qu'en France, ce mode ne paraît guère adopté avant le
commencement du XV<sup>e</sup> siècle pour des ouvrages de quelque importance.
</div>
 
[[Image:Penture.allemande.XIVe.siecle.png|center]]
<div class=prose>
La figure 17 expliquera l'emploi de ce procédé mixte<span id="note7"></span>[[#footnote7|<sup>7</sup>]]. La bande de
la penture est une simple barre de fer plat de 0<sup>m</sup>,09 de largeur sur
Ligne 716 :
dit, posées sur une peau soigneusement appliquée sur le vantail et peinte
en rouge.
</div>
 
[[Image:Penture.XIVe.siecle.2.png|center]]
[Illustration: Fig. 17.]
<div class=prose>
 
Voici un exemple (fig. 18) qui fera comprendre en quoi consiste ce
procédé d'application de plaques de fer battu, découpées et soudées sur
Ligne 740 :
forme une sorte de paumelle qui remplace le système de gonds indiqué
dans les précédents exemples.
 
[Illustration: Fig. 18.]
 
On ne renonçait pas absolument, pendant le XV<sup>e</sup> siècle, aux fers soudés
Ligne 748 ⟶ 746 :
de ceux des XII<sup>e</sup> et XIII<sup>e</sup> siècles, fournissent des objets de serrurerie
fort recommandables.
</div>
 
[[Image:Penture.Thann.Haut.Rhin.png|center]]
<div class=prose>
Si cette penture (fig. 19), dessinée à Thann (Haut-Rhin), est dépourvue
de ces embrasses et de ces nerfs rapportés sur les soudures des ouvrages
Ligne 769 :
très-justes
et d'une connaissance exacte de la pratique.
 
[Illustration: Fig. 19.]
 
Ce qui mérite de fixer l'attention en dehors de la forme plus ou moins
Ligne 787 ⟶ 785 :
l'application immédiate du vantail contre le pied droit, le collet de
la penture est souvent détourné.
</div>
 
[[Image:Penture.XIIe.siecle.png|center]]
[Illustration: Fig. 20.]
<div class=prose>
 
(Fig. 20.) Dans ce cas, la dernière frise de la porte A a été rapportée
après coup et maintenue avec les autres frises par des prisonniers, et
Ligne 810 ⟶ 808 :
fine, recouper par ici ou recharger par là. Tous ces tâtonnements sont
bons sur le papier, non sur le monument.
 
[Illustration: Fig. 20.]
 
En laissant apparente toute la serrurerie fine, les maîtres du moyen
Ligne 832 ⟶ 828 :
avec le meilleur fer, bien centrés, et presque toujours légèrement
coniques.
</div>
 
[[Image:Gond.porte.medievale.png|center]]
<div class=prose>
Nous avons dit que pour les grandes portes battant en feuillure, les
gonds sont posés en même temps que les assises des pieds-droits, dans un
 
[Illustration: Fig. 22.]
 
lit, afin d'être bien assurés du scellement. Pour les portes de moindre
importance, qui doivent se développer entièrement dans des intérieurs,
Ligne 864 ⟶ 859 :
en V', sans fatiguer l'embase allongée du mamelon et sans risquer de la
desceller.
</div>
 
[[Image:Gond.porte.medievale.2.png|center]]
<div class=prose>
Ces exemples suffiront pour faire voir comment, dans ces ouvrages de
détail, l'architecte du moyen âge apporte le soin, le raisonnement,
Ligne 890 ⟶ 887 :
 
L'entrée alors est percée dans le pallâtre, au-dessus du pêle.
</div>
 
[[Image:Serrure.XIIe.siecle.png|center]]
<div class=prose>
La figure 23 présente une de ces serrures<span id="note10"></span>[[#footnote10|<sup>10</sup>]]. Le pêle A glisse entre
deux filets rivés sur l'entrée et est maintenu par deux embrasses B également
Ligne 897 ⟶ 896 :
de la gâche G. Le petit bouton C sert à tirer le pêle, ou à le pousser,
lorsque l'on a tourné la clef pour lever le cramponnet. La boîte ou bosse
 
[Illustration: Fig. 23.]
 
est entaillée dans le vantail V. Des filets sont rivés sur le pallâtre pour
le renforcer et aussi pour guider la clef, si l'on veut ouvrir la porte dans
Ligne 919 ⟶ 915 :
mécanisme, encore employé aujourd'hui. Ces serrures à gâchette sont
les plus ordinaires, et ne changent guère de forme jusqu'au XV<sup>e</sup> siècle.
</div>
 
[[Image:Mecanisme.serrure.XIIe.siecle.png|center]]
<div class=prose>
Alors le pallâtre qui sert d'entrée, et sur lequel glisse la gâchette visible
à l'extérieur, est parfois décoré d'ornements de fer battu et finement
découpés. Entre ces ornements de fer battu et le pallâtre, est apposé un
morceau de drap rouge maintenu par les rivets qui retiennent les découpures.
 
[Illustration: Fig. 24.]
 
Il existe encore beaucoup de serrures de ce genre, et nous en donnons
Ligne 945 ⟶ 941 :
d'aller plus loin, il est nécessaire de dire que ces sortes de <i>frémures à
gâchette</i> n'étaient pas les seules serrures fabriquées pendant le moyen
</div>
 
[[Image:Serrure.crypte.Saint.Sernin.Toulouse.png|center]]
[Illustration: Fig. 25.]
<div class=prose>
 
âge. La serrure <i>à bosse</i>, avec pêle manœuvrant intérieurement au moyen
de la clef, comme ce que nous appelons aujourd'hui serrures à <i>pêne
Ligne 958 ⟶ 954 :
entrées. La porte, battant en feuillure, sans bâti dormant, et cette feuillure
étant large et profonde (0<sup>m</sup>,05, voyez en <i>a</i>); pour que la main ne soit point
 
[Illustration: Fig. 26.]
 
gênée par le tableau lorsqu'on tourne la clef, la boîte de la serrure est
éloignée de la rive de la porte (voyez la section horizontale A), et le pêle
Ligne 977 ⟶ 970 :
de la prise aux rivures des estoquiaux, car alors on n'employait point
de vis dans les serrures.
</div>
 
[[Image:Serrure.XIIIe.siecle.Angers.png|center]]
<div class=prose>
En G, est présenté l'intérieur de la serrure; en <i>b</i>, l'entrée du panneton
avec ses fouets piqués sur le pallâtre; en <i>c</i>, les estoquiaux
Ligne 1 001 ⟶ 996 :
pouvant, au besoin, être rendu immobile, et qui tenaient lieu de nos
serrures appelées <i>à tour et demi</i>.
</div>
 
[[Image:Serrure.XIVe.siecle.Lalinde.Dordogne.png|center]]
[Illustration: Fig. 27.]
<div class=prose>
 
Voici (fig. 27) une assez jolie serrure de ce genre, datant de la fin du
XIV<sup>e</sup> siècle, et que nous avons dessinée sur une porte d'une maison de la
Ligne 1 031 ⟶ 1 026 :
celle-ci sont encore garnis de filets saillants dentelés au burin, qui lui
donnent une grande résistance.
</div>
 
[[Image:Serrure.XIVe.siecle.Lalinde.Dordogne.2.png|center]]
<div class=prose>
Ces ouvrages de serrurerie ne sortent pas de l'ordinaire, et nous les
choisissons exprès parmi les exemples de fabrication commune. Nos
Ligne 1 055 ⟶ 1 052 :
qui sont aujourd'hui à notre disposition, et qui trop souvent viennent
suppléer aux défauts de conception du maître ou à la maladresse du forgeron.
 
[Illustration: Fig. 28.]
 
Quand le serrurier n'avait ni la lime, ni les machines à raboter,
Ligne 1 155 ⟶ 1 150 :
ne considérant
que la forme d'art adaptée à l'usage.
</div>
 
[[Image:Loquet.medieval.png|center]]
[Illustration: Fig. 29.]
<div class=prose>
 
En fait d'objet de serrurerie, rien n'est plus simple que l'ancien
loquet
Ligne 1 212 ⟶ 1 207 :
expression très-vive et très-juste; une exécution en rapport avec l'objet
et sa destination.
</div>
 
[[Image:Serrure.XVe.siecle.png|center]]
<div class=prose>
Cette serrure à bosse et à pêle dormant (fig. 30), dont le pallâtre est
 
[Illustration: Fig. 30.]
 
découpé de manière à bien s'attacher au vantail, dont la face externe est
décorée de feuilles de fer battu, avec tigettes guidant la clef dans l'entrée,
Ligne 1 230 ⟶ 1 224 :
qu'ils ont laissé sur ces morceaux de fer assemblés la trace de
leur intelligence et de leur goût<span id="note14"></span>[[#footnote14|<sup>14</sup>]]?
</div>
 
[[Image:Anneau.de.tirage.XVe.siecle.png|center]]
[Illustration: Fig. 31.]
<div class=prose>
 
Cet anneau de tirage {(fig. 31), dont le fond, sous les feuillages de fer
battu, est garni de drap rouge, n'est-il pas une composition charmante,
décorative<span id="note15"></span>[[#footnote15|<sup>15</sup>]]?
Un morceau de drap rouge garnit égalemehtégalement le fond sous le feuillage
de l'embase de la serrure précédente (fig. 30).
 
[Illustration: Fig. 32.]
 
Outre les divers genres de serrures dont nous venons de présenter des
Ligne 1 266 ⟶ 1 258 :
arrêt E, forgé avec la barre, arrête le verrou, de façon que son extrémité
D ne puisse échapper l'œil de l'embrasse F.
</div>
 
[[Image:Vertevelle.png|center]]
<div class=prose>
Ces vertevelles ne sont pas rares, et beaucoup de vieilles portes en
possèdent encore. Celle-ci était placée à l'intérieur de la porte de l'église
Ligne 1 279 ⟶ 1 273 :
munie d'un anneau mobile qui permet de la soulever et de faire sortir
son extrémité inférieure de la gâche.
</div>
 
[[Image:Verrou.vertical.png|center]]
[Illustration: Fig. 33.]
<div class=prose>
 
La figure 33 présente un de ces verrous, dont la forme est bien connue.
 
Ligne 1 329 ⟶ 1 323 :
sa gâche. Quand le verrou est poussé dans sa gâche, on enfonce
l'auberon <i>e</i>
 
[Illustration: Fig. 34.]
 
du moraillon dans l'auberonnière d'une serrure qui reçoit également
l'auberon d'un verrou horizontal. Un tour de clef empêche qu'on
Ligne 1 351 ⟶ 1 342 :
premier
forgeron venu.
</div>
 
[[Image:Verrou.a.cremaillere.png|center]]
<div class=prose>
On ne saurait trop regretter la disparition journalière de tous ces objets
de serrurerie du moyen âge dans nos anciens édifices civils, religieux
Ligne 1 395 ⟶ 1 388 :
mais les pièces de leur mécanisme très-simple étaient toutes conservées.
Ces verrous..., plutôt ces crémones (fig. 35), consistaient en une tige de
 
[Illustration: Fig. 35.]
 
fer méplat de 0<sup>m</sup>,02 (9 lignes) sur 0<sup>m</sup>,011 (5 lignes). À cette tige était
adaptée une poignée <i>a</i> (voyez l'ensemble A). En <i>bb</i>, la tige formait des
Ligne 1 423 ⟶ 1 413 :
servant de gâche et clouée sur la traverse basse du dormant. Un tracé
perspectif M explique la position du loqueteau et de sa queue engagée librement dans la boucle de la tige.
</div>
 
[[Image:Verrou.chateau.Chastellux.Yonne.png|center]]
<div class=prose>
Cette crémone maintenait donc le châssis dans son dormant au moyen
de trois fermetures, deux loqueteaux latéraux et un verrou bas. À l'aide
Ligne 1 433 ⟶ 1 425 :
mais la poignée, les loqueteaux, les embrasses, étaient façonnés au marteau
et au burin avec le plus grand soin.
</div>
 
[[Image:Serrurerie.XVe.siecle.png|center]]
<div class=prose>
La figure 36 présente divers fragments de serrurerie appartenant au
milieu du XV<sup>e</sup> siècle environ. En A, est un débris de crémone
Ligne 1 452 ⟶ 1 446 :
En H, nous présentons encore un excellent système de loqueteau à
bascule employé fréquemment au XIV<sup>e</sup> et au XV<sup>e</sup> siècle pour fermer de
 
[Illustration: Fig. 36.]
 
petits châssis de croisée. Le mentonnet est entaillé et fortement cloué
sur le côté du dormant, dans sa feuillure. La main a une grande force
Ligne 1 515 ⟶ 1 506 :
plu à donner à cet ustensile vulgaire les formes les plus originales et les
plus gracieuses.
</div>
 
[[Image:Targettes.medievales.png|center]]
[Illustration: Fig. 37.]
<div class=prose>
 
Voici (fig. 37) quelques exemples de ces targettes fixées à des châssis
de croisée. La targette A<span id="note21"></span>[[#footnote21|<sup>21</sup>]] se compose d'une coque à section trapézoïde,
Ligne 1 561 ⟶ 1 552 :
du châssis de croisée; mais aussi ces targettes fermaient-elles, au besoin,
le châssis de croisée et les volets, soit un, soit deux, suivant le besoin.
</div>
 
[[Image:Targette.de.volet.png|center]]
<div class=prose>
La figure 38 nous montre une de ces targettes<span id="note24"></span>[[#footnote24|<sup>24</sup>]]. Cette fois, le pêle ne glisse pas dans une coque, mais, fendu dans sa longueur, des deux côtés
de la poignée, il laisse passer dans chacune de ses coulisses deux clous-guides
Ligne 1 581 ⟶ 1 574 :
avec l'un des volets fermés, et en B, la façon dont le panneton est fixé
par des clous à l'angle du volet.
 
[Illustration: Fig. 38.]
 
Il n'est guère besoin de dire que, dans ces sortes de châssis de croisée,
Ligne 1 593 ⟶ 1 584 :
permettent
d'ouvrir la croisée sans développer les volets.
</div>
[[Image:Targette.de.volet.2.png|center]]
[Illustration: Fig. 39.]
<div class=prose>
 
Voici encore (fig. 39) un système de fermeture de croisées avec volets,
qui était adopté au XV<sup>e</sup> siècle, dans les provinces du Nord, où, à cette
Ligne 1 659 ⟶ 1 650 :
scellées dans la pierre même<span id="note25"></span>[[#footnote25|<sup>25</sup>]]. Chaque pivot était soudé à une équerre
qui prenait le champ du châssis et se développait sur sa face intérieure.
</div>
 
[[Image:Equerre.XIIIe.siecle.png|center]]
[Illustration: Fig. 40.]
<div class=prose>
 
La figure 40 représente, en A, une de ces équerres munie d'un
mamelon
Ligne 1 676 ⟶ 1 667 :
de champ, suivant le fil), et, au moyen de leur tête quadrangulaire,
maintenaient fortement les platines auprès du gond <i>b</i> et de l'œil <i>c</i>.
</div>
 
[[Image:Paumelle.png|center]]
[Illustration: Fig. 41.]
<div class=prose>
 
Lorsque les châssis ouvrants avaient une assez grande hauteur (six à
sept pieds), les paumelles étaient longues et munies de deux œils espacés,
Ligne 1 687 ⟶ 1 678 :
Cette queue est libre aussi. Pour dégonder le châssis, il suffit d'enlever
cette fiche par le haut.
</div>
 
[[Image:Paumelle.XIVe.siecle.png|center]]
<div class=prose>
La figure 43 donne une paumelle A, une charnière B et une charnière
équerre C attachées à la porte d'une chapelle de l'église de Semur en
Ligne 1 698 ⟶ 1 691 :
d'empêcher les paumelles ou charnières de fatiguer leurs attaches par
l'usage. Ces ferrures datent du milieu du XV<sup>e</sup> siècle.
</div>
 
[[Image:Charniere.chapelle.Semur.en.Auxois.png|center]]
[Illustration: Fig. 42.]
<div class=prose>
 
En G, est tracée une belle charnière équerre de la fin du XV<sup>e</sup>
siècle<span id="note28"></span>[[#footnote28|<sup>28</sup>]],
Ligne 1 707 ⟶ 1 700 :
et de rendre tous les clous solidaires. De petites pointes fixaient en
outre les découpures des platines sur le bois. Très-probablement les
 
[Illustration: Fig. 43.]
 
pointes des clous passant à travers les barrettes étaient rabattues ou rivées
sur d'autres platines postérieures.
Ligne 1 729 ⟶ 1 719 :
pas en une simple brasure au cuivre ou au laiton. Aucun métal
étranger au fer n'apparaît entre l'âme et le fer battu apposé. Bien
que celui-ci n'ait qu'une épaisseur de 1 ou 2 millimètres au plus, il
que
adhère parfaitement à cette âme sur toute sa surface.
celui-ci n'ait qu'une épaisseur de 1 ou 2 millimètres au plus, il
</div>
adhère
[[Image:Detail.cloture.tombeau.Maximilien.png|center]]
parfaitement à cette âme sur toute sa surface.
<div class=prose>
 
Le fragment que nous donnons ici (fig. 44), provenant de la grille du
tombeau de Maximilien, explique ce procédé. Les feuilles de tôle ou de
Ligne 1 799 ⟶ 1 789 :
poser des barres verticales intermédiaires, la traverse horizontale aura
des œils renflés D, à travers lesquels passeront ces barres.
</div>
 
[[Image:Assemblage.fer.forge.png|center]]
[Illustration: Fig. 45.]
<div class=prose>
 
Si nous nous engageons dans la voie vraie, celle indiquée par la structure,
la décoration de l'œuvre est pour ainsi dire tracée. En supposant
Ligne 1 814 ⟶ 1 804 :
raison, la qualité de la matière. Et, de fait, nous ne saurions trop le
répéter, on ne possède un art de l'architecture qu'à ces conditions.
</div>
 
[[Image:Assemblage.fer.forge.2.png|center]]
<div class=prose>
Quand on examine des œuvres de serrurerie du moyen âge, on observe
 
[Illustration: Fig. 46.]
 
que les fers sont, relativement à ceux que nous employons aujourd'hui,
légers; que ces ouvrages ont un aspect élégant, délié. Et en effet,
Ligne 1 829 ⟶ 1 818 :
combinaisons
d'assemblages que le serrurier peut suppléer au défaut de roideur
de ce métal. Le fer résiste à une charge en raison du développement de ses surfaces, et (fig. 47) nneune barre de fer de 0<sup>m</sup>,03, carrée, A,
ayant une longueur de 2 mètres, qui ne pourra, posée verticalement,
porter un poids de 1000 kilogrammes sans ployer, conservera son roide
Ligne 1 842 ⟶ 1 831 :
cela par des combinaisons, souvent très-ingénieuses, afin de conserver
à leurs ouvrages de ferronnerie la légèreté convenable.
</div>
 
[[Image:Schema.resistance.fer.png|center]]
<div class=prose>
Leurs grilles de clôture sont, par exemple, composées par panneaux
qui viennent s'embrever dans des montants rendus rigides au moyen de
Ligne 1 867 ⟶ 1 858 :
plus légère que la barre simple, à cause des surfaces concaves que produisent
nécessairement les faces du carré pivotant sur son axe.
 
[Illustration: Fig. 47.]
 
Par les mêmes motifs, les serruriers du moyen âge composaient-ils
Ligne 1 933 ⟶ 1 922 :
au moyen d'arcs-boutants ou de contrefiches scellées. Ces accessoires
nécessaires fournissaient, comme toujours, un motif de décoration.
</div>
 
[[Image:Assemblage.grille.medievale.png|center]]
<div class=prose>
Voici (fig. 49) un de ces motifs de montants, avec feuillures propres
à recevoir des panneaux de grille et avec arcs-boutants. En A, est tracée
Ligne 1 967 ⟶ 1 958 :
de la bande horizontale, est un renfort K, qui reçoit une tringlette
verticale, sur l'extrémité coudée de laquelle est rivé un petit toit de tôle <i>m</i>
 
[Illustration: Fig. 49.]
 
(<i>a</i> en plan), destiné à couvrir la corde de la poulie au point où elle se
[Illustration: Fig. 50.]
 
trouve en contact avec le fer. Cette poulie tourne au moyen d'une tête
de boulon qui passe dans sa bielle<span id="note30"></span>[[#footnote30|<sup>30</sup>]]. On observera que les redents et
Ligne 1 984 ⟶ 1 969 :
doit soutenir; or, cette potence fonctionne depuis plus de quatre
cents ans.
</div>
 
[[Image:Armature.de.puits.medievale.png|center]]
<div class=prose>
En B, est figurée une seconde potence, composée d'après un autre
système,
Ligne 2 000 ⟶ 1 987 :
de force, comme nous l'avons montré dans l'exemple figure 45. On
se garde bien de diminuer leur résistance là où ils fatiguent.
</div>
 
[[Image:Grille.XVe.siecle.png|center]]
<div class=prose>
Outre les grilles disposées par panneaux s'embrevant entre des
montants, on faisait aussi des grilles par compartiments assemblés, et cela
montants,
on faisait aussi des grilles par compartiments assemblés, et cela
par des moyens simples et solides. Cette grille (fig. 51) fournit un
exemple de ces sortes de combinaisons<span id="note32"></span>[[#footnote32|<sup>32</sup>]]. C'est un ouvrage du XV<sup>e</sup> siècle.
Ligne 2 027 ⟶ 2 015 :
carrefours,
on voyait de ces belles ferronneries portant les poulies des puits.
 
[Illustration: Fig. 51.]
 
Malheureusement, presque tous ces ouvrages ont été détruits, et si l'on
Ligne 2 044 ⟶ 2 030 :
second se voit encore à Troyes, et le troisième dans la cour de l'Hôtel-Dieu
de Beaune; ces deux derniers appartiennent au XV<sup>e</sup> siècle.
</div>
 
[[Image:Armature.puits.Marcoussis.png|center]]
<div class=prose>
La figure 52 reproduit l'armature du puits de Marcoussis. Cette
armature
Ligne 2 057 ⟶ 2 045 :
poulie. Le cercle, les moises des volutes et le poinçon étaient ornés de
tôles découpées et rivées.
</div>
 
[[Image:Armature.puits.Troyes.png|center]]
<div class=prose>
L'armature du puits de Troyes n'est pas d'une forme aussi gracieuse
que celle du puits de Marcoussis, mais sa composition et ses assemblages
Ligne 2 084 ⟶ 2 074 :
Elle se compose de trois montants, d'un cercle de fer battu qui
les réunit, et d'un pavillon à trois branches droites, le tout décoré de
[Illustration: Fig. 52.]
 
tôles découpées. Cette armature est gravée dans l'ouvrage de MM.
Verdier et Cattais<span id="note34"></span>[[#footnote34|<sup>34</sup>]], et il ne nous paraît pas nécessaire de la reproduire ici.
Verdier
et Cattais<span id="note34"></span>[[#footnote34|<sup>34</sup>]], et il ne nous paraît pas nécessaire de la reproduire
ici.
 
[Illustration: Fig. 53.]
 
Dans la serrurerie, la simplicité des assemblages contribue beaucoup
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trous sont habituellement renflés, les fers croisés sont coudés et non
affamés; les rivures mêmes sont faites dans les parties larges et là
où le fer est pur. La lime et nos moyens mécaniques, avec lesquels on arrive
le fer est pur. La lime et nos moyens mécaniques, avec lesquels on arrive
à couper le fer comme on coupe du bois, ont fait introduire dans la
ferronnerie un système d'assemblages qui se rapproche beaucoup trop de
celui de la menuiserie. Cela produit peut-être des ouvrages d'une
apparence plus nette, mais la solidité y perd, et notre serrurerie se disloque
apparence
plus nette, mais la solidité y perd, et notre serrurerie se disloque
facilement ou se brise au droit des assemblages. La question est
toujours une question de forge, et si les assemblages que l'on fait aujourd'hui
toujours
une question de forge, et si les assemblages que l'on fait aujourd'hui
dans la serrurerie sont trop souvent défectueux, c'est qu'on préfère
recourir à la mécanique plutôt que de façonner le fer au marteau et
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par les trous <i>h</i>; ainsi les barres <i>f</i> ont été prendre leur place entre les
brindilles <i>e</i>. On a passé les barres <i>c</i> et <i>f</i> par
les trous renflés de la traverse basse <i>i</i>; on a rivé les extrémités des barres <i>c</i>, <i>c'</i>, sur les rondelles <i>k</i>, rapportées sur la barre d'appui; puis, pour terminer, on a posé les
les trous renflés de la traverse
bagues, qui sont simplement enroulées et non soudées. Le retour <i>m</i>, avec son
basse <i>i</i>; on a rivé les extrémités des barres <i>c</i>, <i>c'</i>, sur les rondelles <i>k</i>,
rapportées sur la barre d'appui; puis, pour terminer, on a posé les
bagues,
qui sont simplement enroulées et non soudées. Le retour <i>m</i>, avec son
œil renflé <i>n</i>, forme poignée à chaque extrémité de la rampe, et fait l'office
 
[Illustration: Fig. 54.]
 
d'une équerre, en arrêtant le roulement des barres verticales.
Impossible de désassembler une pareille grille, à moins d'arracher les
Impossible
scellements <i>o</i> et de couper les rivets. Le figuré C présente encore une grille
de désassembler une pareille grille, à moins d'arracher les
scellements
<i>o</i> et de couper les rivets. Le figuré C présente encore une grille
saillante, un <i>cabaust</i>. En <i>p</i>, sont les scellements dans le mur. Le mentonnet
<i>q</i>, formant corbeau, est lui-même scellé et sert de repos au talon <i>r</i>.
</div>
 
[[Image:Assemblage.fer.forge.3.png|center]]
<div class=prose>
Les assemblages à trous renflés de cette grille sont trop simples pour
avoir besoin d'explications. En D, est une équerre de grille ouvrante, avec
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maintenues aux brindilles au moyen d'un rivet passant par l'œil F. Chacune
des brindilles est donc d'une seule pièce et sans soudure (voyez en H).
</div>
 
[[Image:Grille.boutique.Troyes.png|center]]
<div class=prose>
L'arrangement des consoles C est à remarquer. Cette façon de donner
de la puissance au redent de la console, qui porte toute la charge de la
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À notre tour, quand nous prétendions faire un retour vers l'antiquité en
nous appuyant sur les interprétations fausses dues aux artistes italiens
 
[Illustration: Fig. 55.]
 
pendant la renaissance, nous ne faisions que perpétuer ces erreurs, dont
à peine aujourd'hui on cherche à revenir.