« La Débâcle/Partie 2/Chapitre V » : différence entre les versions

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dormi ! …
ah ! ça m’a fait du bien.
 
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En effet, il sentait moins, à ses tempes et à ses
côtes, le douloureux serrement, cette ceinture de la
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hommes. Ils se traînaient sur les genoux, tâchaient
de
 
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profiter des fossés, des haies, de tous les
accidents de terrain, sans mettre de la vantardise
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brancards réglementaires, c’étaient aussi toutes
sortes d’inventions
 
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ingénieuses, de brancards improvisés avec des
fusils, liés à l’aide de bretelles de sac. Et, de
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troupes du 1er corps allaient occuper le calvaire ;
et, en effet, on vit presque
 
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aussitôt un régiment de zouaves s’y établir ; de
sorte que le général Douay, rassuré, consentit à
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plateau. Elle y tint bon pendant quelques minutes ;
mais les balles sifflaient si drues, une
 
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telle trombe d’obus balayait les champs vides, sans
un arbre, que la panique tout de suite se déclara,
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Des hommes déjà retournaient en arrière, lorsque le
colonel se précipita.
— voyons, mes enfants, vous ne me ferez pas cette
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mes enfants, vous ne me ferez pas cette
peine, vous n’allez pas vous conduire comme des
lâches… souvenez-vous ! Jamais le 106e n’a
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voir, les obus labouraient le sol, si fréquents,
que les
 
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détonations ne cessaient point. Cinq hommes furent
tués, un lieutenant eut le corps coupé en deux.
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agréable, comme le fit remarquer Lapoulle d’une
voix
 
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dolente, ce qui égaya la compagnie. Tous, de
nouveau, s’allongèrent dans un chaume ; et trois
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— c’était sûr, murmura Rochas. ça ne vaut rien de
tant remuer, et ce qu’on doit gober, on le gobe.
 
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Des hommes de la compagnie, en voyant tomber leur
capitaine, se soulevèrent ; et, comme il appelait
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— mais, mon colonel, cria soudain Maurice, vous
êtes blessé, vous aussi !
 
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Il venait d’apercevoir la botte gauche de son chef
couverte de sang. Le talon avait dû être arraché,
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perdirent plus de vue la batterie, très intéressés
par la manœuvre,
 
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le cœur battant à grands coups, de voir la
bravoure calme et active de ces hommes, dont ils
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et les hommes destinés à boucher les trous, et qui
attendaient à droite,
 
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pour ne pas rester inutilement exposés, dans
l’enfilade du tir.
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existait pour elle, le caisson, les voitures,
les chevaux, les hommes. De là
 
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venait la grande cohésion de la batterie entière,
une solidité et une tranquillité de bon ménage.
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courage pour ne pas même battre des yeux,
à regarder ainsi les obus venir droit
 
==[[Page:Zola - La Débâcle.djvu/312]]==
sur soi, sans avoir seulement l’occupation de
mordre ses pouces pour se distraire. Les servants
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précipitait, qui tâtait d’une main tremblante la
blessure fraîche, tout un coin écorné
 
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de la bouche de bronze. Mais elle pouvait être
chargée encore, la manœuvre reprit, après qu’on
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que la bordée meurtrière avait jeté parmi les
rangs, toute la
 
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batterie remontait une pente, venait s’établir plus
en avant, à quelques mètres de l’endroit où
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chaleur de sa tendresse. Une pièce qui était la
meilleure, qui était la seule à avoir
 
==[[Page:Zola - La Débâcle.djvu/315]]==
envoyé quelques obus là-bas ! Puis, une résolution
folle l’envahit, celle de remplacer la roue
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grelottement d’horreur, d’une voix machinale :
— oh ! Le pauvre garçon ! Le pauvre garçon !
 
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Cette peine semblait augmenter encore la douleur
grandissante qui lui tordait l’estomac. La bête, en
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portait venait d’en rabattre la soie autour de la
hampe, pour tâcher de le sauver. On fila
 
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jusqu’au bout de la haie, on se jeta parmi de
petits arbres, sur une pente, où Rochas fit
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l’inaction absolue où les généraux les laissaient.
Prosper, lui, tombait de sommeil. C’était la
 
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grande souffrance, les nuits mauvaises, la fatigue
amassée, une somnolence invincible au bercement du
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derrière la selle, et en travers encore le sac des
vivres, sans compter la peau de
 
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bouc, le bidon, la gamelle. Une pitié tendre noyait
le cœur du cavalier, tandis qu’il serrait les
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l’air son sabre, cria d’une voix de tonnerre :
— chargez !
 
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Les trompettes sonnaient, la masse s’ébranla,
d’abord au trot. Prosper se trouvait au premier
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cheval. Déjà, les morts semaient la plaine,
beaucoup de chevaux libres
 
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continuaient de galoper, revenaient d’eux-mêmes à
leur place de combat, pour retourner au feu d’un
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feu qui redoublait, les ailes tourbillonnèrent une
fois encore, se replièrent pour revenir acharnées.
 
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Enfin, ce ne fut que le quatrième escadron, à la
quatrième reprise, qui tomba dans les lignes
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se rejoindre, fermant la boucle.
Jean, tout d’un coup, fut renversé.
— j’
— j’ai mon affaire, bégaya-t-il.
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— j’aiai mon affaire, bégaya-t-il.
Il avait reçu, sur le sommet de la tête, comme un
fort coup de marteau, et son képi, déchiré,
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l’emporter. Mais, en effet, il était trop faible,
chétif, épuisé de fatigue
 
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et d’angoisse. Tout de suite, il chancela, tomba avec
son fardeau. Si encore il avait aperçu quelque
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été indiquée aux corps d’armée. Dans cette
imprévoyance et
 
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cette confusion, chaque général était libre d’agir
à sa guise, et tous, à cette heure, se trouvaient