« Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle/Salle » : différence entre les versions

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Le chéneau était crénelé du côté de la rivière, et formait une défense
(voy. PALAIS, fig. 8).
</div>
 
[[Image:Plan.salle.medievale.typique.png|center]]
[Illustration: Fig. 1.]
<div class=prose>
 
De l'examen de cette disposition adoptée au XII<sup>e</sup> siècle, on peut déjà
conclure que toute grande salle de palais ou château devait se composer
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peut réunir facilement huit à neuf cents personnes, soit lors des assemblées
du clergé, soit pour les distributions de prix, les congrès,
banquets, etc. «L'usage constant» de cette salle s'est donc conservé pendant
banquets,
etc. «L'usage constant» de cette salle s'est donc conservé pendant
plusieurs siècles, et aujourd'hui chacun, à Sens, s'accorde à reconnaître
qu'on ne peut trouver une salle mieux disposée pour de grandes
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on distingue celle du roi saint Louis, la seule peut-être qu'il y ait
encore en France, de son temps<span id="note1"></span>[[#footnote1|<sup>1</sup>]].
</div>
 
[[Image:Salle.synodale.Sens.png|center]]
<div class=prose>
La sculpture de la salle synodale de Sens peut être comptée parmi les
meilleures de cette époque. Les profils, les détails, sont traités évidemment
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furent tenus les États sous Henri III. Elle date du commencement du
XIII<sup>e</sup> siècle, et se compose de deux vaisseaux séparés par une épine de
 
[Illustration: Fig. 2.]
 
colonnes. Cette salle fait exception; elle est située à
rez-de-chaussée et
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étage avec grand perron; communications avec l'habitation seigneuriale,
le donjon (voy. CHÂTEAU, fig. 15).
</div>
 
[[Image:Grand.salle.chateau.Montargis.png|center]]
[Illustration: Fig. 3.]
<div class=prose>
 
Voici (fig. 3) le plan de ce bâtiment au premier étage. Le
rez-de-chaussée était voûté sur une épine de colonnes. Un escalier monumental
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de plain-pied par la galerie G passant sur une arche, en H. De plus,
des appartements on pouvait entrer dans la salle par la petite porte
I. Du côté B, le bâtiment dominait un escarpement planté en jardins que l'on
I. Du
côté B, le bâtiment dominait un escarpement planté en jardins que l'on
pouvait voir en se plaçant sur une sorte de balcon<span id="note4"></span>[[#footnote4|<sup>4</sup>]] placé en D. Une
coupe transversale faite sur <i>ab</i> (fig. 4), explique la disposition de ces
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plus larges que celles qui étaient percées dans les pignons. Cinq contre-forts
extérieurs maintenaient ceux-ci dans leur aplomb (voy. le plan).
</div>
 
[[Image:Grand.salle.chateau.Montargis.2.png|center]]
<div class=prose>
Dans les palais épiscopaux, les deux salles superposées avaient une
destination bien connue. La salle basse était l'officialité; la salle
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les hommes <i>liges</i>, qui devaient personnellement le service militaire, et
les vassaux simples, qui pouvaient se faire remplacer. De cette coutume
 
[Illustration: Fig. 4.]
 
féodale il résultait que le seigneur était souvent dans l'obligation d'accepter
le service militaire de gens qu'il ne connaissait pas, et qui, faisant
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directes avec les défenses. Nous verrons comment, dans des
châteaux plus récents, cette disposition fut plus nettement accusée, et
[Illustration: Fig. 5.]
 
quelles sont les précautions prises par les seigneurs féodaux pour tenir
ces troupes de mercenaires sous une surveillance constante.
</div>
 
[[Image:Grand.salle.palais.Paris.png|center]]
<div class=prose>
Avant d'en venir à donner des exemples de ces dispositions toutes
particulières, nous devons, en suivant l'ordre chronologique, parler ici
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dans œuvre. Par la porte F, on entrait dans la salle dorée, bâtie sous
Louis XII; la grand'chambre du parlement, où le roi tenait son lit de
justice<span id="note6"></span>[[#footnote6|<sup>6</sup>]]. Les escaliers à vis H montaient de fond; ceux I ne commençaient qu'au premier étage, pour monter aux combles. Quatre cheminées,
qu'au premier étage, pour monter aux combles. Quatre cheminées,
K, chauffaient cet immense vaisseau. En L, était la fameuse table
de marbre<span id="note7"></span>[[#footnote7|<sup>7</sup>]], et en M une chapelle bâtie par Louis XI. Adossée à chacun des piliers était une statue des rois de France, depuis Pharamond. Nous
chacun
des piliers était une statue des rois de France, depuis Pharamond. Nous
donnons (fig. 6) la coupe de la grand'salle du palais, faite sur <i>ab</i>. De
grandes fenêtres s'ouvraient dans les quatre pignons, et latéralement
d'autres fenêtres pourvues de meneaux, mais dont les alléges se
relevaient plus ou moins, suivant la hauteur des bâtiments accolés, éclairaient largement les deux nefs lambrissées en berceau, avec en traits et poinçons apparents.
relevaient
</div>
plus ou moins, suivant la hauteur des bâtiments accolés, éclairaient largement les deux nefs lambrissées en berceau, avec en traits et poinçons apparents.
[[Image:Grand.salle.palais.Paris.2.png|center]]
 
<div class=prose>
Ces lambris, ainsi que les piliers et statues des rois, étaient peints et
dorés<span id="note8"></span>[[#footnote8|<sup>8</sup>]]. Corrozet<span id="note9"></span>[[#footnote9|<sup>9</sup>]] nous a conservé le catalogue des rois dont les effigies
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vue de la défense. Aussi la grand'salle du château de Pierrefonds nous
paraît-elle résumer le programme complet de ces vastes vaisseaux.
</div>
 
[[Image:Grand.salle.chateau.Pierrefonds.png|center]]
<div class=prose>
Le bâtiment qui renferme la grand'salle du château de Pierrefonds
occupe le côté occidental du parallélogramme formant le périmètre de
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dans un premier vestibule I; de ce premier vestibule on pénètre dans
une salle K, puis dans la grand'salle L, qui n'a d'issue sur le
portique que par le tambour <i>h</i>. L'escalier <i>l</i> permet de pénétrer dans la
portique
que par le tambour <i>h</i>. L'escalier <i>l</i> permet de pénétrer dans la
tour M, de descendre dans les caves, et de monter au portique entresolé
en passant par-dessus l'arcade <i>n</i>. L'escalier O, à double vis,
monte au portique entresolé, à la grand'salle du premier et aux défenses. En <i>p</i>,
monte au
portique entresolé, à la grand'salle du premier et aux défenses. En <i>p</i>,
sont des cheminées; en R, des latrines auxquelles on arrive, soit par le
corps de garde H, soit par le vestibule I. Le tracé B donne le plan de la
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au donjon par une suite de galeries. Entrant par cette porte <i>s</i>, le
seigneur était sur l'estrade, élevée de trois marches au-dessus du
pavé de la grand'salle. C'était le parquet, le tribunal du haut justicier; c'était
pavé de
[Illustration: Fig. 7.]
 
la grand'salle. C'était le parquet, le tribunal du haut justicier; c'était
aussi la place d'honneur dans les cérémonies, telles qu'hommages,
investitures; pendant les banquets, les assemblées, bals, etc. C'est sur cette
investitures;
pendant les banquets, les assemblées, bals, etc. C'est sur cette
estrade que s'élève la cheminée, comme dans la grand'salle du palais de
Poitiers (voy. CHEMINÉE, fig. 9 et 10).
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seigneuriale, recevoir des instructions, et, se répandre instantanément
sur les chemins de ronde des mâchicoulis et dans les tours.
</div>
 
[[Image:Grand.salle.chateau.Pierrefonds.2.png|center]]
<div class=prose>
La coupe (fig. 8) sur <i>tu</i>, en regardant vers l'entrée, explique plus complétement
ces dispositions. Au-dessous de l'étage A est un étage de caves
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et de ses issues sont anciennes, ainsi que celles de la salle des latrines;
7º que le tambour <i>h</i> (voy. les plans) était indiqué par des arrachements;
[Illustration: Fig. 8.]
 
8º que les pieds-droits des fenêtres hautes ont été retrouvés dans les déblais
et <i>replacés</i>; 9º que les pentes des combles sont données par les filets existant
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certain luxe, ainsi que le constatent la cheminée qui existe encore en
partie, les corbeaux qui portent les poutres et les fragments du portique.
</div>
 
[[Image:Grand.salle.palais.episcopal.Narbonne.png|center]]
<div class=prose>
Mais tous les seigneurs n'étaient pas en état d'élever des bâtiments
aussi somptueux. Nous voyons dans le palais archiépiscopal de Narbonne,
véritable résidence féodale, une grand'salle au premier étage, construite
 
[Illustration: Fig. 9.]
 
par l'archevêque Pierre de la Jugée, vers le milieu du XIV<sup>e</sup>
siècle<span id="note16"></span>[[#footnote16|<sup>16</sup>]].
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les frères pouvaient se rendre directement à l'église par une porte
percée à l'extrémité de la galerie (voy. la coupe).
</div>
 
[[Image:Salle.capitulaire.abbaye.Fontfroide.png|center]]
[Illustration: Fig. 10.]
<div class=prose>
 
Villard de Honnecourt, dans son <i>Album</i><span id="note17"></span>[[#footnote17|<sup>17</sup>]], donne un plan qui paraît
 
[Illustration: Fig. 11.]
 
[Illustration: Fig. 12.]
 
bien être celui d'une salle capitulaire. Ce plan n'est tracé par lui que
pour indiquer comment on peut voûter une salle carrée d'une grande
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au-dessous
de son croquis, «met om on capitel duit colonbes a one sole.
Sen nest mies si en conbres. Sest li machonerie bone<span id="note18"></span>[[#footnote18|<sup>18</sup>]].» Voici (fig.12) le plan de Villard. Au sommet <i>c</i> des quatre arcs diagonaux <i>a b</i> viennent
(fig.12)
le plan de Villard. Au sommet <i>c</i> des quatre arcs diagonaux <i>a b</i> viennent
aboutir les arcs secondaires <i>d c</i>; les branches <i>d e</i> sont
égales aux branches <i>e f</i>. Des formerets sont posés au-dessus des cintres des fenêtres. Ainsi,
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au service capitulaire d'un monastère. C'est la donnée des
salles capitulaires anglaises réduite à la forme carrée.
</div>
[[Image:Salle.capitulaire.abbaye.Fontfroide.2.png|center]]
 
[[Image:Salle.capitulaire.Villard.de.Honnecourt.png|center]]
<div class=prose>