« Aurore (Nietzsche)/Livre premier » : différence entre les versions

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''Combien de forces le penseur doit maintenant réunir en lui''. — Devenir étranger aux considérations des sens, s’élever à l’abstraction, — autrefois on éprouvait vraiment cela comme une élévation : nous ne pouvons plus avoir tout à fait les mêmes sentiments. L’ivresse créée par les plus pâles images des mots et des choses, le commerce avec les êtres invisibles, imperceptibles, intangibles, étaient considérés comme existence dans un autre monde supérieur, une existence née du profond mépris pour le monde perceptible aux sens, ce monde séducteur et mauvais. « Loin de nous séduire, ces abstractions peuvent désormais nous conduire ! » — à ces paroles on s’élançait comme si l’on voulait gravir des sommets. Ce n’est pas le contenu de ces jeux spirituels, ce sont ces jeux eux-mêmes qui furent « la chose supérieure » dans la préhistoire de la science. De là l’admiration de Platon pour la dialectique, de là sa foi enthousiaste dans le rapport nécessaire de celle-ci avec l’homme bon, délivré des sens. Ce ne sont pas seulement les différentes façons de connaître qui ont été découvertes séparément et peu à peu, mais encore les moyens de la connaissance en général, les conditions et les opérations, qui, dans l’homme, précèdent l’acte de connaître. Et toujours il semblait que l’opération nouvellement découverte, ou les états d’âme nouveaux ne fussent point des moyens pour arriver à toute connaissance, mais le but désiré, la teneur et la somme de ce qu’il faut connaître. Le penseur a besoin de l’imagination, de l’élan, de l’abstraction, de la spiritualisation, du sens inventif, du pressentiment, de l’induction, de la dialectique, de la déduction, de la critique, du groupement des matériaux, de la pensée impersonnelle, de la contemplation et de la synthèse, et non moins de justice et d’amour à l’égard de tout ce qui est, — mais dans l’histoire de la vie contemplative, tous ces moyens ont été considérés, chacun séparément, comme but et comme but suprême, et ils ont procuré à leurs inventeurs cette félicité qui emplit l’âme humaine lorsqu’elle s’éclaire du rayonnement d’un but suprême.
''Douter que l’on doute''. — « Quel mol oreiller que le doute pour une tête bien faite ! » — ce mot de Montaigne a toujours exaspéré Pascal, car personne, justement n’avait autant que lui besoin d’un mol oreiller. À quoi cela tenait-il donc ?
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