« Aurore (Nietzsche)/Livre troisième » : différence entre les versions

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''Aussi peu d'« État » que possible'' ! – Toutes les situations politiques et sociales ne méritent pas que ce soient justement les esprits les plus doués qui aient le droit de s'en occuper et qui y soient forcés : un tel gaspillage des esprits est en somme plus grave qu'un état de misère. La politique est le champ de travail pour des cerveaux plus médiocres, et ce champ de travail ne devrait pas être ouvert à d'autres : que la machine s'en aille plutôt en morceaux une fois de plus ! Mais telles que les choses se présentent aujourd'hui, où non seulement tous croient devoir savoir chaque jour ce qui se passe, mais où chacun veut encore y être actif à tout instant, et abandonne pour cela son propre travail, elles sont une grande et ridicule folie. On paye la « sécurité publique » beaucoup trop cher à ce prix : et, ce qu'il y a de plus fou, on aboutit de la sorte au contraire de la sécurite publique, ainsi que notre excellent siècle est en train de le démontrer : comme si cela n'avait jamais été fait ! Donner à la société la sécurité contre les voleurs et contre le feu, la rendre infiniment commode pour toute espèce de commerce et de relations, et transformer l'État en providence, au bon et au mauvais sens, – ce sont là des buts inférieurs, médiocres et nullement indispensables, à quoi l'on ne devrait pas viser avec les moyens et les instruments les plus élevés qu'il y ait, – les moyens que l'on devrait réserver justement aux fins supérieures et les plus rares ! Notre époque, bien qu'elle parle beaucoup d'économie, est gaspilleuse : elle gaspille ce qu'il y a de plus précieux, l'esprit.
''La logique grossière''. – On dit d'un homme, avec le plus profond respect : « C'est un caractère ! » – Oui ! s'il étale une logique grossière, une logique qui saute aux yeux les moins clairvoyants ! Mais dès qu'il s'agit d'un esprit plus subtil et plus profond, conséquent à sa manière, la manière supérieure, les spectateurs nient l'existence du caractère. C'est pourquoi les hommes d'État rusés jouent généralement leur comédie sous le couvert de la logique grossière.
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