« Aurore (Nietzsche)/Livre deuxième » : différence entre les versions

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''Du « royaume de la liberté »''. – Nous pouvons imaginer beaucoup plus de choses que nous ne pouvons en faire et en vivre, – ce qui veut dire que notre pensée est superficielle et satisfaite de la surface, au point de ne même pas la remarquer. Si notre intellect était développé sévèrement, d’après la mesure de notre force, et de l’exercice que nous avons de notre force, nous érigerions en premier principe de notre réflexion que nous ne pouvons comprendre que ce que nous pouvons faire, – à supposer que, d’une façon générale, il existe une compréhension. L’homme qui a soif est privé d’eau, mais son esprit lui présente sans cesse devant les yeux l’image de l’eau, comme si rien n’était plus facile que de s’en procurer, – la nature superficielle et facile à contenter de l’intellect ne peut pas comprendre l’existence d’un besoin véritable et se sent supérieure : elle est fière de pouvoir davantage, de courir plus vite, d’être en un instant presque au but, – et ainsi le royaume des idées, par contraste avec le royaume de l’action, du vouloir et du « vivre », apparaît comme le royaume de la liberté : tandis que, comme je l’ai dit, il n’est que le royaume du superficiel et de l’absence d’exigences.
''Plus beau, mais de valeur moindre''. – Moralité pittoresque : c’est la moralité des affections s’élevant en lignes abruptes, des attitudes et des gestes pathétiques, incisifs, terribles et solennels. C’est là le degré demi-sauvage de la moralité : que l’on ne se laisse pas tenter par son charme esthétique pour lui assigner un rang supérieur.
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