« Aurore (Nietzsche)/Livre premier » : différence entre les versions

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''L’incessante réflexion sur les usages''. — Les nombreux préceptes moraux que l’on tirait, à la hâte, d’un événement unique et étrange finissaient très vite par devenir incompréhensibles : il était tout aussi difficile d’en déduire des intentions que de reconnaître la pénalité qui devait suivre une infraction ; on avait même des doutes sur le déroulement des cérémonies ; mais, tandis que l’on se concertait tout au long à ce sujet, l’objet d’une pareille investigation grandissait en valeur, et ce qu’il y avait justement d’absurde dans une coutume finissait par devenir sacro-saint. Que l’on ne juge pas à la légère la force que l’humanité a dépensée là pendant des milliers d’années et surtout pas l’effet que produisaient ces incessantes réflexions sur les usages ! Nous voici arrivés sur l’immense terrain de manœuvre de l’intelligence : non seulement les religions s’y développent et s’y achèvent, mais la science, elle aussi, y trouve ses précurseurs vénérables, quoique terribles encore ; c’est là que le poète, le penseur, le médecin, le législateur ont grandi ! La peur de l’incompréhensible qui, d’une façon équivoque, exige de nous des cérémonies a revêtu peu à peu l’attrait de l’hermétisme et, lorsque l’on ne parvenait pas à approfondir, on apprenait à créer.
''Humanité du saint''. — Un saint s’était égaré parmi les croyants et ne parvenait pas à supporter leur haine continuelle du péché. Il finit par dire : « Dieu a créé toutes choses, sauf le péché : quoi d’étonnant s’il ne lui veut pas de bien ? — Mais l’homme a créé le péché — et il repousserait cet enfant unique, rien que parce qu’il déplaît à Dieu, le grand-père du péché : Est-ce humain ? À tout seigneur tout honneur ! — mais le cœur et le devoir devraient avant tout parler en faveur de l’enfant — et en second lieu seulement pour l’honneur du grand-père ! »
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