« Aurore (Nietzsche)/Livre premier » : différence entre les versions

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''Le sacrifice nécessaire''. — Ces hommes sérieux, solides, loyaux, d’une sensiblité profonde qui sont maintenant encore chrétiens de cœur : ils se doivent à eux-mêmes d’essayer une fois, pendant un certain temps, de vivre sans christianisme ; ils doivent à leur foi d’élire ainsi domicile « dans le désert » — afin d’acquérir le droit d’être juges dans la question de savoir si le christianisme est nécessaire. En attendant, ils demeurent attachés à leur glèbe et maudissent le monde qui se trouve au-delà : ils s’irritent même lorsque quelqu’un donne à entendre que c’est justement au-delà que se trouve le monde entier, que le christianisme n’est, somme toute, qu’un recoin ! Non, votre témoignage n’aura de poids que lorsque vous aurez vécu pendant des années sans christianisme, avec un loyal désir de pouvoir, au contraire, exister sans lui : jusqu’à ce que vous vous en soyez éloigné, loin, bien loin. Si ce n’est pas le mal du pays qui vous ramène au bercail, mais un jugement fondé sur une comparaison sévère, votre retour signifiera quelque chose ! — Les hommes de l’avenir agiront un jour ainsi avec tous les jugements des valeurs du passé ; il faut les revivre volontairement encore une fois, et de même leurs contraires, — pour avoir enfin le droit de les passer au crible.
''Inimitable''. — Il y a une énorme tension entre l’envie et l’amitié, entre le mépris de soi et la fierté : les Grecs vivaient dans la première, les chrétiens dans la seconde.
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