« Ainsi parlait Zarathoustra/Troisième partie/Le voyageur » : différence entre les versions

Contenu supprimé Contenu ajouté
YannBot (discussion | contributions)
m Marc : replace
YannBot (discussion | contributions)
m Marc : replace
Ligne 1 :
<div class="text">
{{Navigateur|[[Ainsi parlait Zarathoustra]]|[[Ainsi parlait Zarathoustra - Troisième partie]]|[[Ainsi parlait Zarathoustra - Troisième partie - De la vision et de l'énigme|De la vision et de l'énigme]]}}
 
 
Ligne 9 :
Je suis un voyageur et un grimpeur de montagnes, dit-il à son cœur, je n'aime pas les plaines et il me semble que je ne suis pas rester tranquille longtemps.
 
Et quelle que soit ma destinée, quel que soit l'événement qui m'arrive, - ce sera toujours pour moi un voyage ou une ascension : on finit par ne plus vivre que ce que l'on a en soi.
 
Les temps sont passés où je pouvais m'attendre aux événements du hasard, et que m'adviendrait-il encore qui ne m'appartienne déjà ?
 
Il ne fait que me revenir, il est enfin de retour - mon propre moi, et voici toutes les parties de lui-même qui furent longtemps à l'étranger et dispersées parmi toutes les choses et tous les hasards.
 
Et je sais une chose encore : je suis maintenant devant mon dernier sommet et devant ce qui m'a été épargné le plus longtemps. Hélas ! il faut que je suive mon chemin le plus difficile ! Hélas ! j'ai commencé mon plus solitaire voyage !
Ligne 31 :
Chez celui qui s'est toujours beaucoup ménagé, l'excès de ménagement finit par devenir une maladie. Béni soit ce qui rend dur ! Je ne vante pas le pays où coulent le beurre et le miel !
 
Pour voir beaucoup de choses il faut apprendre à voir loin de soi : - cette dureté est nécessaire pour tous ceux qui gravissent les montagnes.
 
Mais celui qui cherche la connaissance avec des yeux indiscrets, comment saurait-il voir autre chose que les idées de premier plan !
 
Mais toi, ô Zarathoustra ! tu voulais apercevoir toutes les raisons et l'arrière-plan des choses : il te faut donc passer sur toi-même pour monter - au delà, plus haut, jusqu'à ce que tes étoiles elles-mêmes soient au-dessous de toi !
 
Oui ! Regarder en bas sur moi-même et sur mes étoiles : ceci seul serait pour moi le sommet, ceci demeure pour moi le dernier sommet à gravir ! -
Ligne 69 :
Hélas ! Zarathoustra, fou riche d'amour, ivre de confiance ? Mais tu fus toujours ainsi : tu t'es toujours approché familièrement de toutes les choses terribles.
 
Tu voulais caresser tous les monstres. Le souffle d'une chaude haleine, un peu de souple fourrure aux pattes - : et immédiatement tu étais prêt à aimer et à attirer à toi.
 
L'amour est le danger du plus solitaire ; l'amour de toute chose pourvu qu'elle soit vivante ! Elles prêtent vraiment à rire, ma folie et ma modestie dans l'amour ! -
 
Ainsi parlait Zarathoustra et il se mit à rire une seconde fois : mais alors il pensa à ses amis abandonnés, et, comme si, dans ses pensées, il avait péché contre eux, il fut fâché contre lui-même à cause de sa pensée. Et aussitôt il advint que tout en riant il se mit à pleurer : - Zarathoustra pleura amèrement de colère et de désir.
</div>