« Ainsi parlait Zarathoustra/Troisième partie/Du grand désir » : différence entre les versions

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O mon âme, j'ai lavé de toit toute petite pudeur et la vertu des recoins et je t'ai persuadé d'être nue devant les yeux du soleil.
 
Avec la tempête qui s'appelle "esprit", j'ai soufflé sur ta mer houleuse ; j'en ai chassé tous les nuages et j'ai même étranglé l'egorgeur qui s'appelle "péché".
 
O mon âme, je t'ai donné le droit de dire "non", comme la tempête, et de dire "oui" comme dit "oui" le ciel ouvert : tu es maintenant calme comme la lumière et tu passes à travers les tempêtes négatrices.
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O mon âme, je t'ai appris à persuader de telle sorte que les causes mêmes se rendent à ton avis : semblable au soleil qui persuade même la mer à monter à sa hauteur.
 
O mon âme, j'ai enlevé de toi toute obéissance, toute génuflexion et toute servilité ; je t'ai donné moi-même le nom de "trêve de misère" et de "destinée".
 
O mon âme, je t'ai donné des noms nouveaux et des jouets multicolores, je t'ai appelée "destinée", et "circonférence des circonférences", et "nombril du temps", et "cloche d'azur".
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O mon âme, je comprends le sourire de ta mélancolie : ton abondance tend maintenant elle-même las mains, pleines de désirs !
 
Ta plénitude jette ses regards sur les mers mugissantes, elle cherche et attend ; le désir infini de la plénitude jette un regard à travers le ciel souriant de tes yeux !
 
Et, en vérité, ô mon âme ! Qui donc verrait ton sourire sans fondre en larmes ? Les anges eux-mêmes fondent en larmes à cause de la trop grande bonté de ton sourire.