« Ainsi parlait Zarathoustra/Troisième partie/Le voyageur » : différence entre les versions

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Il était minuit quand Zarathoustra se mit en chemin par-dessus la crête et de l'île pour arriver le matin de très bonne heure à l'autre rive : car c'est là qu'il voulait s'embarquer. Il y avait sur cette rive une bonne rade où des vaisseaux étrangers aimaient à jeter l'ancre ; ils emmenaient avec eux quelques-uns d'entre ceux des Iles Bienheureuses qui voulaient passer la mer. Zarathoustra, tout en montant la montagne, songea en route aux nombreux voyages solitaires qu'il avait accomplis depuis sa jeunesse, et combien de montagnes, de crêtes et de sommets il avait déjà gravis.
 
Je suis un voyageur et un grimpeur de montagnes, dit-il à son coeur, je n'aime pas les plaines et il me semble que je ne suis pas rester tranquille longtemps.
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Ce témoignage est écrit dans leurs rochers et dans les pics de leurs sommets. C'est du plus bas que le plus haut doit atteindre son sommet. -
 
Ainsi parlait Zarathoustra au sommet de la montagne où il faisait froid ; mais lorsqu'il arriva près de la mer et qu'il finit par être seul parmi les récifs, il se sentit fatigué de sa route et plus que jamais rempli de désir.
 
Tout dort encore maintenant, dit-il ; la mer aussi est endormie. Son oeil regarde vers moi, étrange et somnolent.
 
Mais son haleine est chaude, je le sens. Et je sens aussi qu'elle rêve. Elle s'agite, en rêvant, sur de durs coussins.
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Tu voulais caresser tous les monstres. Le souffle d'une chaude haleine, un peu de souple fourrure aux pattes - : et immédiatement tu étais prêt à aimer et à attirer à toi.
 
L'amour est le danger du plus solitaire ; l'amour de toute chose pourvu qu'elle soit vivante ! Elles prêtent vraiment à rire, ma folie et ma modestie dans l'amour ! -
 
Ainsi parlait Zarathoustra et il se mit à rire une seconde fois : mais alors il pensa à ses amis abandonnés, et, comme si, dans ses pensées, il avait péché contre eux, il fut fâché contre lui-même à cause de sa pensée. Et aussitôt il advint que tout en riant il se mit à pleurer : - Zarathoustra pleura amèrement de colère et de désir.