« Ainsi parlait Zarathoustra/Troisième partie/Le voyageur » : différence entre les versions

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Et quelle que soit ma destinée, quel que soit l'événement qui m'arrive, - ce sera toujours pour moi un voyage ou une ascension: on finit par ne plus vivre que ce que l'on a en soi.
 
Les temps sont passés où je pouvais m'attendre aux événements du hasard, et que m'adviendrait-il encore qui ne m'appartienne déjà ?
 
Il ne fait que me revenir, il est enfin de retour - mon propre moi, et voici toutes les parties de lui-même qui furent longtemps à l'étranger et dispersées parmi toutes les choses et tous les hasards.
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Tu suis ton chemin de la grandeur: ici personne ne se glissera à ta suite ! Tes pas eux-mêmes ont effacé ton chemin derrière toi, et au-dessus de ton chemin il est écrit: Impossibilité.
 
Et si dorénavant toutes les échelles te manquent, il faudra que tu saches grimper sur ta propre tête: comment voudrais-tu faire autrement pour monter plus haut ?
 
Sur ta propre tête et au delà, par-dessus ton propre coeur ! Maintenant ta chose la plus douce va devenir la plus dure.
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plus bas dans la douleur que je ne suis jamais descendu, jusque dans l'onde la plus noire de douleur ! Ainsi le veut ma destinée: Eh bien ! Je suis prêt.
 
D'où viennent les plus hautes montagnes ? c'est que j'ai demandé jadis. Alors, j'ai appris qu'elles viennent de la mer.
 
Ce témoignage est écrit dans leurs rochers et dans les pics de leurs sommets. C'est du plus bas que le plus haut doit atteindre son sommet. -
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Mais son haleine est chaude, je le sens. Et je sens aussi qu'elle rêve. Elle s'agite, en rêvant, sur de durs coussins.
 
Écoute ! Écoute ! Comme les mauvais souvenirs lui font pousser des gémissements ! ou bien sont-ce de mauvais présages ?
 
Hélas ! je suis triste avec toi, monstre obscur, et je m'en veux à moi-même à cause de toi.
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Hélas ! pourquoi ma main n'a-t-elle pas assez de force ! Que j'aimerais vraiment te délivrer des mauvais rêves ! -
 
Tandis que Zarathoustra parlait ainsi, il se mit à rire sur lui-même avec mélancolie et amertume. Comment ! Zarathoustra ! dit-il, tu veux encore chanter des consolations à la mer ?
 
Hélas ! Zarathoustra, fou riche d'amour, ivre de confiance ? Mais tu fus toujours ainsi: tu t'es toujours approché familièrement de toutes les choses terribles.
 
Tu voulais caresser tous les monstres. Le souffle d'une chaude haleine, un peu de souple fourrure aux pattes -: et immédiatement tu étais prêt à aimer et à attirer à toi.