« Page:Les Aventures de Huck Finn.djvu/107 » : différence entre les versions

YannBot (discussion | contributions)
m Bot: creating page with texte extracted from DjVu
 
État de la page (Qualité des pages)État de la page (Qualité des pages)
-
Page non corrigée
+
Page corrigée
Contenu (par transclusion) :Contenu (par transclusion) :
Ligne 1 : Ligne 1 :
nos pipes et à veiller. Soyez tranquille, Huck, j’aurai l’œil ouvert.
REMORDS. 99


En effet, il le tint si bien ouvert qu’il se levait à chaque minute en
��nos pipes et à veiller. Soyez tranquille, Huck, j'aurai l'œil ouvert.

En effet, il le tint si bien ouvert qu'il se levait à chaque minute en
criant :
criant :


— Voilà le Caire ! Je serai bientôt libre !
— Voilà le Caire ! Je serai bientôt libre !


Pas du tout. C'étaient des feux follets ou des vers luisants. Alors il
Pas du tout. C’étaient des feux follets ou des vers luisants. Alors il
se rasseyait et se remettait à veiller, ce qui ne l'empêchait pas de
se rasseyait et se remettait à veiller, ce qui ne l’empêchait pas de
bavarder. L'idée d'être si près de la liberté lui donnait la fièvre. Je ne
bavarder. L’idée d’être si près de la liberté lui donnait la fièvre. Je ne
me sentais pas non plus à mon aise, parce que je'commençais à m'ima-
me sentais pas non plus à mon aise, parce que je commençais à m’imaginer qu’il était déjà libre. Et à qui pouvait-on s’en prendre ? À moi
seul. Je n’y avais pas encore songé et cela me troublait. Mon père se
giner qu'il était déjà libre. Et à qui pouvait-on s'en prendre? A moi
serait dépêché d’arrêter un esclave fugitif, même sans l’espoir d’une
seul. Je n'y avais pas encore songé et cela me troublait. Mon père se
récompense ; il aurait rougi de tendre la main à un noir. Je n’avais pas
serait dépêché d'arrêter un esclave fugitif, môme sans l'espoir d'une
conseillé à Jim de s’évader ; mais sachant à quoi m’en tenir, n’aurais-je
récompense ; il aurait rougi de tendre la main à un noir. Je n'avais pas
pas dû donner l’éveil ? Un nègre qui s’enfuit est un voleur, et je l’aidais à dépouiller cette pauvre miss Watson, qui ne me voulait que du
conseillé à Jim de s'évader; mais sachant à quoi m'en tenir, n'aurais-je
pas dû donner l'éveil? Un nègre qui s'enfuit est un voleur, et je l'ai-
dais et dépouiller cette pauvre miss Watson, qui ne me voulait que du
bien.
bien.


Voilà ce que me disait ma conscience, et plus je l'écoutais, plus je
Voilà ce que me disait ma conscience, et plus je l’écoutais, plus je
me trouvais méprisable. C'est pour le coup que j'avais des fourmis
me trouvais méprisable. C’est pour le coup que j’avais des fourmis
dans les jambes! Chaque fois que Jim gambadait autour de moi en
dans les jambes ! Chaque fois que Jim gambadait autour de moi en
s'écriant : « Voilà le Caire », j'aurais voulu être loin.
s’écriant : « Voilà le Caire », j’aurais voulu être loin.


Il parlait tout haut tandis que je m'adressais tout bas des reproches.
Il parlait tout haut tandis que je m’adressais tout bas des reproches.
Bientôt il se mit à marcher à côté de moi en me racontant ce qu'il
Bientôt il se mit à marcher à côté de moi en me racontant ce qu’il
comptait faire une fois qu'il serait dans les États libres. 11 travaillerait
comptait faire une fois qu’il serait dans les États libres. Il travaillerait
ferme et ne dépenserait pas un cent afin d'amasser de quoi racheter sa
ferme et ne dépenserait pas un cent afin d’amasser de quoi racheter sa
femme, qui se trouvait sur une ferme près de Saint-Pétersbourg.
femme, qui se trouvait sur une ferme près de Saint-Pétersbourg.
Ensuite, ils travailleraient ensemble pour affranchir leurs deux enfants,
Ensuite, ils travailleraient ensemble pour affranchir leurs deux enfants,
et si le maître refusait de les vendre, on demanderait à quelque aboli-
et si le maître refusait de les vendre, on demanderait à quelque abolitionniste de les enlever en cachette.
tionniste de les enlever en cachette.

Sans le voisinage du Caire, Jim n'aurait jamais osé parler ainsi,
A peine se croyait-il libre, qu'il brûlait de mettre les autres en liberté.
Il me déclarait sans se gêner qu'il voulait voler ses enfants — ses
enfants qui appartenaient à un homme dont je n' avais pas à me


Sans le voisinage du Caire, Jim n’aurait jamais osé parler ainsi.
��
À peine se croyait-il libre, qu’il brûlait de mettre les autres en liberté.
Il me déclarait sans se gêner qu’il voulait voler ses enfants — ses
enfants qui appartenaient à un homme dont je n’avais pas à me
Pied de page (noinclude) :Pied de page (noinclude) :
Ligne 1 : Ligne 1 :

<references/>
<references/>