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préliminaires de paix et à recommencer les hostilités, dans les plus défavorables conditions, avec la moitié des forts dominant Paris, avec l’approche des troupes de Versailles, que M. Thiers eût mises à la disposition des généraux allemands. Il faut une grande mauvaise foi pour reprocher à un pouvoir insurrectionnel provisoire pris entre deux feux, Versailles et l’Allemagne, d’avoir neutralisé l’un de ses ennemis, en lui confirmant le respect des conditions d’un traité préliminaire en cours d’exécution.

Une traduction fautive d’un adjectif allemand avait pu faire croire un moment que le général Von Fabrice, dans sa dépêche au délégué à l’extérieur, avait parlé de rapports « amicaux », freundlich, tandis qu’il y avait seulement écrit le terme « pacifique », friedlich, pour déterminer ces rapports et les relations de fait, inévitables, existant entre les avant-postes allemands et ceux des défenseurs de Paris. Ce n’est pas le gouvernement de Paris, c’est celui de Versailles que l’état-major allemand a surtout traité en ami. L’accélération du retour des prisonniers d’Allemagne fut la plus sérieuse manifestation de ces bonnes dispositions pour M. Thiers. Peut-être y eut-il, dans le cœur des généraux allemands, une vindicative satisfaction à fournir à M. Thiers, en hâtant le retour des débris de l’armée impériale, les moyens de saccager cette ville, qu’ils n’avaient pu prendre, et de châtier ces Parisiens, qu’ils n’eussent pas vaincus sans le général Famine.

C’était là un accès de sentiment jaloux admissible, mais une pensée bien impolitique. Il est certain que l’intérêt allemand eût été plutôt de favoriser la Commune. Bien que les doctrines de ses membres fussent abominables aux yeux des chefs prussiens, hommes d’ancien régime, serviteurs de l’absolutisme, attribuant à Dieu leurs victoires, et soucieux d’exterminer les socialistes, ils eussent dû pencher