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liste ni ses tendances, car ses idées ne furent pas celles de l’Assemblée communale. Il ne fut pas l’expression vraie de la Commune, même lorsqu’elle le plaça à la direction de la guerre et à la tête de son comité de salut public.

Républicain autoritaire, esprit net, précis, étroit même, politique instruit et chef averti, il était peu enclin à s’associer aux rêveries socialistes, aux extravagances communistes, de plusieurs de ses collègues. Il représentait à l’Hôtel-de-Ville les théories jacobines, plutôt que la révolution sociale. Il la comprenait, mais comme un but, et assez lointain. Il voulait d’abord établir la république sur de solides bases démocratiques. Il procédait des grands révolutionnaires de 93, et, parmi ses contemporains, il s’éloignait de Louis Blanc, et se rapprochait de Ledru-Rollin, toutefois avec plus d’énergie pratique et en affirmant des opinions plus hardies.

Louis-Charles Delescluze appartenait à la classe bourgeoise. Il était né à Dreux (Eure-et-Loir) le 3 octobre 1809. Il fut envoyé à Paris de bonne heure, et fit ses études au collège Bourbon (depuis Bonaparte-Fontanes-Condorcet). Etudiant en droit, il participait à toutes les généreuses agitations de la jeunesse des écoles, et se trouvait au premier rang des combattants du quartier latin, durant les journées de 1830. Après la victoire escamotée, qui ne profita qu’à la famille d’Orléans, il se mêla aux groupes opposants et fit partie de la Société des Droits de l’Homme. Arrêté avec les accusés d’avril, il fut poursuivi pour complot et participation à une société secrète, en 1836. Ilse réfugia en Belgique où il rédigea le Journal de Charleroi. En 1841, de retour en France, il eut la direction, à Valenciennes, de l’Impartial du Nord, et fut bientôt poursuivi de nouveau et condamné. Il prit une part active au grand mouvement de la Réforme, et fut l’un des organisateurs du banquet réformiste de Lille. Il se lia alors avec Ledru-Rollin. La révolu-