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94 UNE FAMILLE D ARTISTES ET DE FINANCIERS

ses d’Amerique. On voit que son equipee aux Antilles lui avait rapporte quelque chose de plus substantiel que la paternite du Chevalier de Saint- Georges.

L’annee meme on il etablissait ainsi avantageusement le frere aine, Jean de Boullongne mariait aussi le cadet. Ge cadet, appele Philippe-Guillaume l et ne en 1712, portait le surnom de Preninville, dont il nous a ete impossible de retrouver 1 ’ origine 2 .

Le comte Dufort de Cheverny, qui fut de ses intimes amis, nous fait dans ses Memoires (I, 232, 233), le portrait qui suit de Boullongne de Preninville :

« M. de Boullongne de Preninville joignait a de 1’ esprit la meilleure education ; il aurait ete de la plus belle figure possible si, au college, un couteau plac6 sur une planche elevee ne lui etait pas tombe sur l’ceil gauche, de telle manure qu’on ne put le lui conserver. Fort riche, honorable, delicat en amitie, gai, mais timide par son incommodit6, il avait une tete telle qu’il aurait pu gouverner un royaume ; son coeur s’ouvrait a l’amitie, mais il fallait faire des frais pour robtenir... Nos caracteres sympathisaient. II m’a temoigne jusqu’a la fin de ses jours une amitie sans reserve, quoiqu’il eut vingt ans juste de plus que moi ».

Bien que ce portrait date d’une epoque posterieure, puisque le comte Dufort de Cheverny ne se lia avec Preninville qu’a partir de T’annee 1759 3 , a l’epoque ou il devint Fermier-G 6n^ral aux lieu et place de M. de la Borde, le pere,

— il justifie la fortune du protege de Jean de Boullongne.

Apres avoir ete receveur des Traites et Gabelles, Preninville n ’etait, d’ailleurs, que Receveur- General des Finances de la Generalite de Poitiers, quand il se maria, comme nous

1. Nous connaissons un troisifeme fils de Guillaume et de Marie-Madeleine du Val dont nous savons seulement qu’il s’appelait Pierre-Guillaume, qu’au moment du manage de son aine et de son cadet, en 1748, il 6tait Receveur general des Gabelles h. Montargis et qu’il vivait encore en 1783 (Testament de P.-G. de Preninville). Ce Pierre-Guillaume parait etre resle celibataire.

Ges trois frferes, comme leur pere, portaient pour armoiries, jusqu’au Pacte de famille, dont nous parlerons plus loin : de gueules, & une tour d’argent, au chef d’azur, charge de trois grappes de raisins d’or.

2. Le Dictionnaire des Postes ne donne aucun lieu habite de ce nom. Ce doit etre quelque lieu-dit d’une paroisse ou les Boullongne-Ta vernier etaient possessionnes.

3. A l’occasion du mariage de M : Amelot avec Mile Le Gendre, belle-soeur de Dufort, mariage qui eut lieu chez Jean de Boullongne, le contrOleur general, dont elle etait la petite-niece par Marie-Elisabeth Roslin, sa m&re (v. p. 63).