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mais quoique toute la nation en paraisse uniquement occupée, chaque famille prend des mesures pour s’assurer quelque part aux prisonniers. On fait des présens au chef, qui s’engage par sa parole, et qui donne même des gages. Au défaut de prisonniers, on demande des chevelures, et cette faveur s’obtient plus facilement. Chez les Iroquois, lorsqu’une expédition militaire est résolue, on met sur le feu la chaudière de guerre, et leurs alliés sont avertis d’y apporter quelque chose pour faire connaître qu’ils approuvent l’entreprise et qu’ils y veulent contribuer. Tous les particuliers qui s’enrôlent donnent au chef un morceau de bois, avec leur marque ; et celui qui retirerait sa parole après cet engagement serait déshonoré sans retour.

Le corps militaire n’est pas plus tôt formé qu’un nouveau festin succède. Toute la bourgade y est invitée ; et le chef, avant qu’on touche à rien, parle dans ces termes : « Mes frères, je sais que je ne suis pas encore un homme ; cependant vous n’ignorez pas que j’ai vu quelquefois l’ennemi d’assez près. Nous avons été tués : les os de tels et tels sont encore découverts et crient contre nous ; il faut les satisfaire : c’étaient des hommes ; comment avons-nous pu les oublier et demeurer si long-temps tranquilles sur nos nattes ? Enfin l’Esprit, qui s’intéresse à ma gloire, m’inspire de les venger. Jeunesse, prenez courage, rafraîchissez vos cheveux, peignez-vous