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qui voudront m’accompagner y perd la vie, ce collier servira pour nous recevoir, et nous ne demeurerons pas couchés dans la poussière ou dans la boue ; » c’est-à-dire, comme le P. Charlevoix l’explique, que le collier sera pour celui qui prendra soin d’ensevelir les morts. En finissant, il met son collier à terre. Celui qui le prend se déclare par l’action même son lieutenant-général, et le remercie du zèle qu’il fait éclater pour la vengeance de son frère ou pour l’honneur de la nation. Aussitôt on fait chauffer de l’eau ; on ôte son masque noir au chef ; on accommode ses cheveux, qu’on graisse et qu’on peint ; on lui met différentes couleurs au visage ; enfin on le couvre de sa plus belle robe. Dans cette parure, il chante d’une voix sourde sa chanson de mort ; ensuite ses soldats, c’est-à-dire ceux qui se sont offerts pour l’accompagner, car on ne contraint personne, entonnent aussi l’un après l’autre leur chanson de guerre. Chacun a celle de sa famille, qu’il n’est pas permis aux autres de chanter.

Après ces préliminaires, qui se passent quelquefois dans un lieu écarté, le chef va communiquer son projet au conseil, et l’on en délibère. Lorsque l’entreprise est approuvée, il fait un festin, dont le principal et souvent l’unique mets est un chien. Quelques-uns prétendent qu’avant de mettre cet animal dans la chaudière, on l’offre au dieu de la guerre. Cette fête dure ou plutôt se réitère plusieurs jours ;