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lorsqu’ils y sont invités par leurs alliés. Souvent même, sans invitation, le moindre motif les y détermine, surtout celui de la vengeance ; car ils ont toujours à venger quelque injure, ancienne ou nouvelle, et le temps ne ferme jamais ces plaies. Aussi la paix est-elle toujours incertaine entre deux nations qui ont été long-temps ennemies. Le désir de remplacer les morts par les prisonniers, ou d’apaiser leurs ombres ; le caprice d’un particulier, un songe, et d’autres prétextes, font souvent partir pour la guerre une troupe d’aventuriers qui ne pensaient à rien moins le jour précédent. À la vérité, ces petites expéditions, qui se font sans l’aveu du conseil, et qui ne demandent pas de grands préparatifs, sont ordinairement sans conséquence ; mais, en général, on n’est pas fâché dans une nation de voir les jeunes gens s’exercer ; et l’on ne s’y oppose guère sans de fortes raisons : encore n’y emploie-t-on point l’autorité, parce que chacun est le maître de ses résolutions. On intimide les uns par de faux bruits ; on sollicite adroitement les autres ; on engage, par des présens, les chefs à rompre la partie ; ce qui n’est jamais fort difficile, puisqu’il ne faut qu’un songe, vrai ou supposé. Dans quelques nations, la dernière ressource est l’intervention des matrones, dont l’effet est presque toujours certain ; mais on n’y a recours que dans les occasions importantes.

Une guerre qui intéresse toute la nation ne se conclut pas si légèrement. Les inconvéniens