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armées. Son nom est le cri de guerre au fort du combat ; dans les marches même, on le répète souvent pour s’encourager et pour implorer son assistance.

Lever la hache, c’est déclarer la guerre, et chaque particulier en a le droit ; mais s’il est question d’une guerre dans les formes entre deux ou plusieurs nations, la manière de s’exprimer est de suspendre la chaudière ; on lui donne pour origine l’usage barbare de manger les prisonniers et ceux qui ont été tués, après les avoir fait bouillir. Une autre expression pour signifier qu’on va faire une guerre sanglante, est de dire simplement qu’on va manger une nation. S’il faut engager un allié dans sa querelle, on lui envoie une porcelaine, c’est-à-dire une grande coquille, pour l’inviter à boire du sang, ou, suivant les termes établis, du bouillon de la chair des ennemis. Quelquefois c’est un pavillon teint de sang qu’on envoie ; mais cet usage est moderne, et les sauvages en ont apparemment pris l’idée à la vue des pavillons blancs des Français et du pavillon rouge des Anglais. On croit même que nous nous en sommes servis les premiers avec eux, et qu’ils ont imaginé d’ensanglanter les leurs pour les déclarations de guerre. Le calumet s’emploie aussi, mais orné de plumes rouges. D’ailleurs, comme il est plus en usage pour les négociations et les traités de paix, on en remet la description à cet article.

Il est rare que les sauvages refusent la guerre