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Pour être un grand et célèbre artiste, il n’est pas toujours nécessaire de faire de grandes choses, de couvrir de grandes toiles, de sculpter de grands blocs. Chaque branche d’art, dans la proportion la plus bornée, admet le progrès et la perfection ; et celui qui, surtout dans des travaux à la fois brillants et utiles, atteint, sinon le premier<ref name="p226">Nous regrettons de ne pas nous trouver d’accord avec tous les biographes qui considèrent Palizzi, sans doute sur la foi de ce qu’il dit à ce sujet dans ses Mémoires, comme étant le premier Français qui ait découvert l’émail sur poterie ou faïence ; la vue de diverses poteries anciennes, d’un travail qui n’est rien moins d’italien, a élevé, à cet égard, dans notre esprit au moins, des doutes que nous soumettons aux savants qui, comme M. Brogniart, se sont occupés de cette spécialité. Nous leur montrerons, à l’appui, quelques pièces, entre autres une ''Vierge'', ronde bosse, en terre émaillée, provenant directement d’un couvent de ''Beauvais'', et dont le travail nous paraît de la fin du l5{{e}} siècle.
Pour être un grand et célèbre artiste, il n’est pas toujours nécessaire de faire de grandes choses, de couvrir de grandes toiles, de sculpter de grands blocs. Chaque branche d’art, dans la proportion la plus bornée, admet le progrès et la perfection ; et celui qui, surtout dans des travaux à la fois brillants et utiles, atteint, sinon le premier<ref name="p226">Nous regrettons de ne pas nous trouver d’accord avec tous les biographes qui considèrent Palizzi, sans doute sur la foi de ce qu’il dit à ce sujet dans ses Mémoires, comme étant le premier Français qui ait découvert l’émail sur poterie ou faïence ; la vue de diverses poteries anciennes, d’un travail qui n’est rien moins d’italien, a élevé, à cet égard, dans notre esprit au moins, des doutes que nous soumettons aux savants qui, comme {{M.|Brogniart}}, se sont occupés de cette spécialité. Nous leur montrerons, à l’appui, quelques pièces, entre autres une ''Vierge'', ronde bosse, en terre émaillée, provenant directement d’un couvent de ''Beauvais'', et dont le travail nous paraît de la fin du 15{{e}} siècle.


<p>Si les lettres du roi, de septembre 1456, concernant les droits à percevoir sur les poteries de ''Beauvais'', ne formaient pas un autre témoignage suffisant, comme ne spécifiant pas la ''qualité'' de ces ustensiles, nous y joindrions celui de Rabelais qui, dans le chapitre ''17'' du titre {{sc|1}}{{er}} de son Pantagruel, édition de 1542, place dans le trophée grotesque de Panurge « une ''breusse'' (ou saulcière), une ''salière de terre'' et un ''goubelet'' de ''Beauvais''. » On fabriquait donc dès lors dans cette ville, avant même les premiers essais de Palizzi, des ustensiles en terre, assez propres pour figurer sur les tables avec l’argent ou l’étain.
<p>Si les lettres du roi, de septembre 1456, concernant les droits à percevoir sur les poteries de ''Beauvais'', ne formaient pas un autre témoignage suffisant, comme ne spécifiant pas la ''qualité'' de ces ustensiles, nous y joindrions celui de Rabelais qui, dans le chapitre ''17'' du titre {{sc|1}}{{er}} de son Pantagruel, édition de 1542, place dans le trophée grotesque de Panurge « une ''breusse'' (ou saulcière), une ''salière de terre'' et un ''goubelet'' de ''Beauvais''. » On fabriquait donc dès lors dans cette ville, avant même les premiers essais de Palizzi, des ustensiles en terre, assez propres pour figurer sur les tables avec l’argent ou l’étain.