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ANCIENS MÉMOIRES

En 1362, Du Guesclin habitoit avec sa femme le château de Pontorson, lorsque la guerre lui laissoit quelques instansde repos. C’étoit là qu’il faisoit garder ses prisonniers, en attendant qu’ils eussent payé leur rançon. L’un de ces prisonniers, nommé Felleton ou Felton, s’étoit ménagé des intelligences dans le château ; ayant recouvré sa liberté, il profita de l’absence de Du Guesclin pour tenter, pendant la nuit, une escalade qui devoit être favorisée par les gens qu’il avoit séduits. Julienne, sœur de Du Guesclin, qui avoit quitté son couvent pour aller passer quelque temps auprès de Tiphaine, se réveille en sursaut, saisit une épée, court à la muraille, renverse les Anglois, qui étoient prêts à la franchir, donne l’alarme, et fait manquer l’entreprise. Bertrand qui revenoit au château, rencontre Felleton, le fait de nouveau prisonnier ; et cet Anglais est battu le même jour par le frère et par la sœur.

Felleton essaya plus tard de se venger de cet affront. Après la convention conclue en 1363, entre Charles de Blois et Montfort, Bertrand avoit été donné comme ôtage ; mais il avoit déclaré à l’avance qu’il ne pouvoit l’être que pendant un mois, et Monlfort y avoit consenti. Le mois étant expiré, il sut se procurer lui-même la liberté qu’on refusoit de lui rendre malgré ses conventions. Le Febvre, dans ses Mémoires, prétend que Felleton qui étoit chargé de la garde de Du Guesclin, reconnut lui-même que l’on ne pouvoit le retenir sans iniquité, etc. Des pièces authentiques prouvent que l’Anglais fut loin d’agir avec autant de générosité. Non-seulement il ne reconnut point la justice des réclamations de Du Guesclin, mais il l’accusa d’avoir