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SUR DU GUESCLIN.

Les plus laborieux commentateurs n’ont pas toujours pu parvenir à classer dans un ordre chronologique la plupart des événemens de la vie de Du Guesclin. Il est par exemple impossible de ne pas s’égarer au milieu de ses nombreux faits d’armes en Bretagne. Comme ses expéditions sont presque toujours isolées, et ne se rattachent à aucun plan général de campagne, on n’a aucun fil pour se reconnoître dans ce dédale ; on voit seulement, qu’à la tête de la petite troupe qu’il commandoit, il se montra aussi habile capitaine que vaillant soldat ; qu’il battit les Anglais en diverses rencontres ; qu’il s’empara d’un grand nombre de villes et de châteaux ; et qu’après la trêve de 1356, Charles de Blois récompensa ses services en lui donnant la seigneurie de la Roche d’Airien ou de Rien, qui dépendoit du comté de Penthiévre.

On est également incertain sur l’époque à laquelle il entra au service de France ; les uns veulent qu’il ait offert son bras au Dauphin en 1356 ou en 1357 ; d’autres racontent que le roi Jean, qui avoit beaucoup entendu parler de lui en Angleterre, voulut se l’attacher aussitôt après avoir recouvré sa liberté ; qu’il lui écrivit de sa propre main, lui fit porter sa lettre par un chambellan, et lui donna le commandement de cent lances ou de cent hommes d’armes, honneur réservé aux princes du sang, et que l’on n’accordoit aux gentilshommes que comme une récompense des plus grands exploits. On ajoute que le Roi le nomma en même temps gouverneur de Pontorson, place importante de Normandie, sur les frontières de la Bretagne. Dans les Mémoires de Le Febvre, Du Guesclin ne vient en France qu’après la trêve conclue, au milieu de 1363,