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SUR DU GUESCLIN.

qu’il les mit en déroute. On le perd ensuite de vue jusqu’en 1351 ; mais il continua de combattre, et rendit dès-lors son nom redoutable, car lorsque les historiens le remettent aux prises avec les Anglais, ils remarquent que son cri de guerre, Notre-Dame Du Guesclin, suffisoit pour frapper l’ennemi de terreur. Ce qui prouve en outre qu’il s’étoit déjà illustré, c’est qu’il fut envoyé en Angleterre avec plusieurs des principaux seigneurs bretons, pour traiter de la rançon de Charles de Blois. Édouard leur proposa une trêve, en manifestant toutefois la crainte qu’elle ne fût pas bien observée de leur part. « On la gardera, dit le jeune Bertrand, comme vous la garderez vous-même. » Cette réponse choqua tellement l’orgueilleux Édouard, qu’il vouloit le faire arrêter ; mais un des seigneurs représenta que Du Guesclin étoit léger de cerveau, qu’ils ne se servoient de lui que comme d’un fol plaisant, et le Roi s’appaisa.

De retour en Bretagne, Bertrand reprit les armes, battit la garnison de Becherel, qui dévastoit le pays de Dol et de Saint-Malo, fit plusieurs prisonniers, dont il exigea de fortes rançons ; mais il fut obligé d’en payer de plus considérables, lorsqu’il tomba deux fois au pouvoir de l’ennemi. À cette époque, les rançons pracuroient de grands bénéfices aux gens de guerre : les prisonniers qu’ils faisoient étoient leur propriété ; mais s’ils étoient pris eux-mêmes plusieurs fois, leur fortune suffisoit à peine pour les racheter. En 1342, au combat de Montauran, où les Anglais furent vaincus. Du Guesclin fut armé chevalier, et dès-lors il voulut lever des soldats pour son propre compte. Comme il manquoit d’argent, il vendit tous les joyaux de sa mère