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148 nÉsUm\Ec·r10N
et les prisonniers de la cour. On l’appelait la Beauté, à
et les prisonniers de la cour. On l’appelait la Beauté, à
cause de sa laideur. Derrière elle, une autre femme,
cause de sa laideur. Derrière elle, une autre femme,
maigre et osseuse et de mine pitoyable, une malheu-
maigre et osseuse et de mine pitoyable, une malheureuse
reuse condamnée pour recel d’objets volés, restait
condamnée pour recel d’objets volés, restait
debout, sans rien dire, se bornant parfois à sourire d’un
debout, sans rien dire, se bornant parfois à sourire d’un
air approbateur aux grossièretés qu’elle entendait. Et
air approbateur aux grossièretés qu’elle entendait. Et
il y avait la encore une quatrième détenue, condamnée
il y avait encore une quatrième détenue, condamnée
pour vente frauduleuse d'eau~de-vie. C'était elle qui était
pour vente frauduleuse d’eau-de-vie. C’était elle qui était
.la mère du petit garçon qui jouait avec la bossue, et aussi
la mère du petit garçon qui jouait avec la bossue, et aussi
d’une petite fille de sept ans, qu’on avait autorisée égale-
d’une petite fille de sept ans, qu’on avait autorisée également
ment a vivre dans la prison avec sa mère, faute de savoir
à vivre dans la prison avec sa mère, faute de savoir
· à qui la confier. La petite fille se tenait près de sa mère,
à qui la confier. La petite fille se tenait près de sa mère,
et prêtait une attention recueillie aux propos obscènes
et prêtait une attention recueillie aux propos obscènes
qui s’échan geaient par la fenêtre. Elle était délicate et fine,
qui s’échangeaient par la fenêtre. Elle était délicate et fine,
avec des yeux bleus charmants, et deux nattes de che-
avec des yeux bleus charmants, et deux nattes de cheveux
veux presque blancs tombant sur son dos. t
presque blancs tombant sur son dos.

Enfin, la douzième des prisonnières était une fille de
Enfin, la douzième des prisonnières était une fille de
diacre, coupable d’avoir noyé dans un puits son enfant t
diacre, coupable d’avoir noyé dans un puits son enfant
nouveau—né.C’était une grande et forte fille, blonde,avec
nouveau-né. C’était une grande et forte fille, blonde, avec
des cheveux en désordre et des yeux ronds au regard
des cheveux en désordre et des yeux ronds au regard
immobile. Celle-la ne cessait pas de marcher de long en
immobile. Celle- ne cessait pas de marcher de long en
large, dans l'espace libre entre les lits, ne voyant per-
large, dans l’espace libre entre les lits, ne voyant personne,
sonne, ne parlant à personne, et se bornant à pousser
ne parlant à personne, et se bornant à pousser
une sorte de grognement inarticulé chaque fois qu`elle
une sorte de grognement inarticulé chaque fois qu’elle
arrivait auprès du mur et se retournait.
arrivait auprès du mur et se retournait.


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Quand la porte s’ouvrit pour donner passage a la
Quand la porte s’ouvrit pour donner passage à la
Maslova, la fille du diacre interrompit, pour une minute,
Maslova, la fille du diacre interrompit, pour une minute,
sa promenade a travers la salle, et, relevant les sourcils,
sa promenade à travers la salle, et, relevant les sourcils,
considéra la nouvelle venue; après quoi, sans rien dire,
considéra la nouvelle venue ; après quoi, sans rien dire,
elle se remit à marcher de son pas décidé. La Korableva
elle se remit à marcher de son pas décidé. La Korableva
piqua son aiguille dans le sac qu'elle cousait, et, regar-
piqua son aiguille dans le sac qu’elle cousait, et, regardant
dant la Maslova par-dessus ses lunettes, d'un air inter-
la Maslova par-dessus ses lunettes, d’un air interrogateur :

rogateur: .
— La voilà! — s`écria-t-elle de sa voix de basse. —
— La voilà ! — s’écria-t-elle de sa voix de basse. —
V
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