« Page:Tolstoï - Résurrection, trad. Wyzewa, 1900.djvu/137 » : différence entre les versions

72ALI (discussion | contributions)
72ALI (discussion | contributions)
État de la page (Qualité des pages)État de la page (Qualité des pages)
-
Page non corrigée
+
Page corrigée
Contenu (par transclusion) :Contenu (par transclusion) :
Ligne 1 : Ligne 1 :
{{tiret|mau|vais}} jours ! — répondit Missy d’un ton indifférent.
mtsunnncriou 133 i

vais jours! — répondit Missy d‘un ton indifférent. i
Mais son visage avait une expression tout autre que 1
Mais son visage avait une expression tout autre que
celle qu’elle avait fait voir ai Nekhludov. Et, au-dedans r
celle qu’elle avait fait voir à Nekhludov. Et, au-dedans
de soi, elle se disait : `
de soi, elle se disait :

— Pourvu que celui-la aussi ne se dérobe pas! Après
— Pourvu que celui-la aussi ne se dérobe pas ! Après
tout ce qui s’est passé entre nous, ce serait bien mal de
tout ce qui s’est passé entre nous, ce serait bien mal de
sa part!
sa part !

Si l’on avait demandé à Missy ce qu‘elle entendait par
Si l’on avait demandé à Missy ce qu’elle entendait par
ces mots : « Tout ce qui s’est passé entre nous! » elle
ces mots : « Tout ce qui s’est passé entre nous ! » elle
n’aurait pu répondre rien dc précis. Et cependant elle
n’aurait pu répondre rien de précis. Et cependant elle
avait l‘impression très nette que Nekhludov non seule-
avait l’impression très nette que Nekhludov non seulement
ment avait éveillé en elle deS espérances, mais qu’il lui
avait éveillé en elle des espérances, mais qu’il lui
avait presque promis de l'épouser. Ce qui s’était passé
avait presque promis de l’épouser. Ce qui s’était passé
entre eux, ce n'étaient pas des paroles précises, mais des
entre eux, ce n’étaient pas des paroles précises, mais des
regards, des sourires, des allusions, des silences. Et
regards, des sourires, des allusions, des silences. Et
cela avait sufii pour qu’elle le considéràt comme lui
cela avait suffi pour qu’elle le considérât comme lui
appartenant : et la pensée de le perdre lui était très
appartenant : et la pensée de le perdre lui était très
cruelle.
cruelle.
Ligne 25 : Ligne 27 :
<br/>
<br/>


« Honte et dégoût, dégoût et honte! » se disait au
« Honte et dégoût, dégoût et honte ! » se disait au
même instant Nekhludov, tandis qu’il revenait chez lui,
même instant Nekhludov, tandis qu’il revenait chez lui,
à pied, refaisant un chemin qu’il avait fait bien souvent.
à pied, refaisant un chemin qu’il avait fait bien souvent.
L’impression pénible qu’avait éveillée en lui son entre-
L’impression pénible qu’avait éveillée en lui son entretien
tien avec Missy ne parvenait toujours pas à se dissiper.
avec Missy ne parvenait toujours pas à se dissiper.
Il sentait que, matériellement, il était libre vis—a-vis de
Il sentait que, matériellement, il était libre vis-à-vis de
la jeune fille, ne lui ayant jamais fait une déclaration for-
la jeune fille, ne lui ayant jamais fait une déclaration formelle,
melle, ne lui ayant rien dit qui pût l’engager, mais que,
ne lui ayant rien dit qui pût l’engager, mais que,
en réalité, il ne s’en était pas moins engagé envers elle.
en réalité, il ne s’en était pas moins engagé envers elle.
ll sentait cela; et il sentait aussi, de toute la force de
Il sentait cela ; et il sentait aussi, de toute la force de
son ètre, qu`il lui serait impossible de se marier avec elle.
son être, qu’il lui serait impossible de se marier avec elle.

« Honte et dégoût, dégoût et honte! » se répétait-il,
« Honte et dégoût, dégoût et honte ! » se répétait-il,
cn pensant non seulement a ses relations avec Missy,
en pensant non seulement à ses relations avec Missy,
mais a toute sa vie et a celle des autres. Ces mots reve-
mais à toute sa vie et à celle des autres. Ces mots revenaient
naient sans cesse dans son âme, comme un refrain; il se
sans cesse dans son âme, comme un refrain ; il se
y les répétait encore au moment où il rentra choz lui.
les répétait encore au moment où il rentra chez lui.
N — Je ne souperai pas ce soir, -— dit-il à son valet

L
— Je ne souperai pas ce soir, — dit-il à son valet