« La pensée française des origines à la Révolution » : différence entre les versions

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** '''[[Jean-Jacques Rousseau]]'''
 
Jean-Jacques Rousseau (1712-1778) se révéla au public par les réponses qu'il publia à deux questions posées par l'Académie de Dijon : Si le rétablissement des sciences et des arts a contribué à épurer les lettres (1750) et l'Origine et les Fondements de l'inégalité parmi les hommes (1754). Le progrès des sciences et des arts, explique-t-il dans le premier Discours, n'a pas amélioré les moeurs, il les a corrompues. Prenant le contrepied de l'opinion courante, il montrait que la décadence des moeurs depuis les temps primitifs, « châtiment des efforts orgueilleux pour sortir de l'heureuse ignorance où la sagesse éternelle nous avait placés, le voile épais dont elle a couvert toutes ses opérations semblaient nous avertir assez qu'elle ne nous a point destinés à de vaines recherches ». Mais le Discours sur l'origine de l'inégalité, véritable chef-d'oeuvre de dialectique d'après Marx et Engels, précisait sa pensée. « Les hommes sont méchants... Cependant l'homme est naturellement bon... Qu'est-ce donc qui peut l'avoir dépravé à ce point, sinon les changements survenus dans sa constitution, les progrès qu'il a faits et les connaissances qu'il a acquises? r:Ainsi e, A insi if,le progrès de l'agriculture, le pnrtagepartage des terres, la propriété entrainent une inégalité due d'abord à la force et à l'adresse :; la socièttsociété se divise en riches et en pauvres, mals dès lors 13la société* ne saurait sub,istersubsister. TlIl faut que les riches s'enten-dententendent entre cuxeux pour nssurerassurer lrursleurs privilèges, en Instituantinstituant des lois t« qui donnent de nouvelles entrnvp5,1entraves aux faible,=1faibles et des forces aux riches., détruisent 51111sans retour la liberté nnturene.naturelle, fixent la loi de la propriété et do on peut donc se poser le problème de savoir s'il n'est pris pos-sible de formuler des conventions sociales telles que les avantages incontestables que les hommes ont de vivre en société se combinent avec ceux de l'état naturel ? Tel est le but que se propose le contrat social, une des oeuvres fondamentales de Rousseau. La société ne sera pas juste si elle obéit au droit du plus fort. Elle ne sera pas juste si elle est fondée sur la résignation du plus faible. Pour qu'il y ait justice, il faut que la convention ait lieu d'égal à égal, que ce soit un « contrat socialinégalité » ; mais ce contrat une fois signé, il est sans réserves et sans retour. Il faudra appliquer le contrat. Naturellement, l'éducation du futur citoyen doit jouer un rôle prédominant. C'est à l'éducation qu'est consacré l'Emile, qui est en quelque sorte l'application des idées de Rousseau sur la société. Elever un enfant, à cette époque, c'était sans cesse le contraindre, le redresser, le châtier. Il faudra au contraire laisser agir la nature il apprendra à observer la nature et à raisonner sur elle ; restant tel que la nature le créa, il est bon. Rousseau montrait aux éducateurs que l'enfant doit rester autant que possible lui-même. Le succès fut énorme ; les mères cessèrent d'emmailloter leurs enfants, elles les allaitèrent. Les idées de Rousseau, son élan senti-mental vers une religion naturelle devaient exercer une influence prépondérante sur les futurs révolutionnaires, sur le déroulement de. la Révolution française elle-même.
 
On peut donc se poser le problème de savoir s'il n'est pas possible de formuler des conventions sociales telles que les avantages incontestables que les hommes ont de vivre en société se combinent avec ceux de l'état naturel? Tel est le but que se propose le contrat social, une des oeuvres fondamentales de Rousseau. La société ne sera pas juste si elle obéit au droit du plus fort. Elle ne sera pas juste si elle est fondée sur la résignation du plus faible. Pour qu'il y ait justice, il faut que la convention ait lieu d'égal à égal, que ce soit un « contrat social » ; mais ce contrat une fois signé, il est sans réserves et sans retour. Il faudra appliquer le contrat.
 
Naturellement, l'éducation du futur citoyen doit jouer un rôle prédominant. C'est à l'éducation qu'est consacré l'Émile, qui est en quelque sorte l'application des idées de Rousseau sur la société. Élever un enfant, à cette époque, c'était sans cesse le contraindre, le redresser, le châtier. Il faudra au contraire laisser agir la nature : il apprendra à observer la nature et à raisonner sur elle ; restant tel que la nature le créa, il est bon. Rousseau montrait aux éducateurs que l'enfant doit rester autant que possible lui-même. Le succès fut énorme ; les mères cessèrent d'emmailloter leurs enfants, elles les allaitèrent. Les idées de Rousseau, son élan sentimental vers une religion naturelle devaient exercer une influence prépondérante sur les futurs révolutionnaires, sur le déroulement de la Révolution française elle-même.
Les premiers théoriciens communistes
 
Morelly, dans son Code de la nature (1755) , se pose aussi le problème l'homme naît bon naturellement. C'est l'organisation de la société qui le rend méchant. Comment dès lors la transformer de manière qu'il soit presque impossible que l'homme devienne me--chant ? La réponse à la question est celle-ci : tous nos maux vien-nent de la propriété privée. « Le monde est une table suffisamment garnie pour tous les convives, dont tous les mets appartiennent tantôt à tous, parce que tous ont faim, tantôt à quelques uns seu-lement, parce que les autres sont rassasiés : ainsi Personne n'en est absolument le maître, ni n'a droit de prétendre l'être. » Qu'on supprime donc la propriété, qu'on fasse des lois conformes à la Nature et le monde sera heureux. Et nous voyons apparaître au début du Code de la Nature ce qui sera le principe du socialisme : « de chacun suivant ses capacités, à chacun selon son travail ». Et Babeuf se revendiquera hautement devant ses juges du Code de la Nature, De même IViabiy (1709_1785) considère les lettres, les sciences, les arts, l'industrie même, comme des éléments de corruption et de
 
** '''Les premiers théoriciens communistes'''
 
Morelly, dans son Code de la nature (1755) , se pose aussi le problème : l'homme naît bon naturellement. C'est l'organisation de la société qui le rend méchant. Comment dès lors la transformer de manière qu'il soit presque impossible que l'homme devienne me--chant mechant? La réponse à la question est celle-ci : tous nos maux vien-nentviennent de la propriété privée. « Le monde est une table suffisamment garnie pour tous les convives, dont tous les mets appartiennent tantôt à tous, parce que tous ont faim, tantôt à quelques -uns seu-lementseulement, parce que les autres sont rassasiés : ainsi Personnepersonne n'en est absolument le maître, ni n'a droit de prétendre l'être. » Qu'on supprime donc la propriété, qu'on fasse des lois conformes à la Nature et le monde sera heureux. Et nous voyons apparaître au début du Code de la Nature ce qui sera le principe du socialisme : « de chacun suivant ses capacités, à chacun selon son travail ». Et Babeuf se revendiquera hautement devant ses juges du Code de la Nature,. De même IViabiy (1709_1785) considère les lettres, les sciences, les arts, l'industrie même, comme des éléments de corruption et de
 
De même Mably (1709-1785) considère les lettres, les sciences, les arts, l'industrie même, comme des éléments de corruption et de