« La pensée française des origines à la Révolution » : différence entre les versions
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Mais, en étudiant l'homme et ses rapports avec la Nature, on devait infailliblement en venir à examiner l'homme dans ses rapports avec les autres hommes ; donc la Société elle-même devait être soumise à un examen critique. Déjà Montesquieu (1689-1755), président du Parlement de Bordeaux, puis ayant vendu sa charge, voyageant dans toute l'Europe pour compléter son information politique, avait abordé l'étude systématique des diverses formes de gouvernement. Dans ses Considérations sur les causes de la grandeur des Romains et de leur décadence, et surtout dans son Esprit des lois, c'est à une étude scientifique de la société et de son évolution qu'il entend se livrer. L'histoire des peuples, elle aussi, doit être soumise à des lois : ce n'est pas le hasard qui domine le monde. « Il y a des causes générales, soit morales, soit physiques, qui agissent dans chaque monarchie, l'élèvent, la maintiennent ou la précipitent ». Par là il est le précurseur de l'histoire moderne, de la conception scientifique de l'histoire, c'est-à-dire du matérialisme historique. Il cherche à préciser l'influence des conditions extérieures sur la forme de gouvernement, et « les rapports que les lois doivent avoir avec la constitution de chaque gouvernement, les mœurs, le climat, la religion, le commerce, etc. » Montesquieu avait, à peu près en même temps que Voltaire, visité l'Angleterre et en avait conçu une vive admiration pour sa forme de gouvernement, en particulier pour le régime de liberté qui contrastait avec le régime d'absolutisme de la France. Il voit une des raisons de cette supériorité dans la séparation des trois pouvoirs : législatif, exécutif et judiciaire, qui servent de frein les uns aux autres. Il réclame la tolérance, la modération dans le gouvernement. Ses idées exerceront une grande influence sur la Révolution Française à ses débuts.
▲ki* xn, Sii,yele de Louis X14, qui font de lui P. premier d' es historient4 franca.;$ modernes, ou encore l'Essai *tir le* meptirli et i'f,4grerit de% liations, une idée essentielle domine montrer que histoire s'explique sans l'intervention de la Pr(tvIdenee, par Tressera des grandet hommes et par une infinité de petits hnfietrdf4 égn.tement. fiWforce de mettre au premier plan l'hiNtoire (lem peuples et non celle des princes ; marque avec insis-tanre les progrès des sciences, des art" (1(.: l'industrie, et il cherche en mémo templ dénoncer tous les méfaits dont rend responsa-hlef4 ln religion et les prêtres, ses auteurs. Une grande partie de pc,n activité r4e,ra par la suite consacrée à lutter contre le fanatisme religieux, p()er t()Mranee. Il en vient à terminer toutes les lettres à mes intimes par la devise écrasons l'infame — l'infâme étant le fanatisme religieux, sinon toute religion constituée en église. Il frappe coups redoublés, multiplie les brochures, qu'il désavoue ausffiti)t si cela est nécessaire. Son style étincelant, sa verve de polémiste inégalé font qu'on s'arrache les exemplaires, parfois sim-plement ma.nusicrits, qui circulent de façon clandestine. Et d'ail-leurs Voltaire ne se contente pas de batailler pour des idées : il agit pour les opprimés. pour réhabiliter la mémoire du protestant Calas, condamn t exécuté sans preuves comme le meurtrier de son fils ; il défend le chevalier de la Barre, mis à mort pour crime d'impiété. La tolérance, la liberté de pensée sont les conditions nécessaires d'une société bien organisée. Ce qui le frappe en som-me, c'est le contraste qui existe entre le point où la science et la philosophie ont amené l'esprit humain et le nombre de préjugés et de superstitions qui pèsent encore sur l'homme. D'un côté, le pro-grès, la tolérance ; de l'autre côté, la superstition et l'intolérance. Il s'agit donc de mettre la vie sociale au niveau des progrès de la science et de la philosophie, il faut libérer l'homme des préjugés qui l'oppriment encore. C'et à cette tâche que s'est consacré Vol-taire, c'est à cela qu'il doit l'immense popularité de ses écrits, de son action, de sa personne. La pensée voltairienne, telle qu'on la trouve par exemple dans le Dictionnaire philosophique portatif (1764) , C'est la pensée critique qui ne respecte rien : elle exercera une influence essentielle sur la vie intellectuelle française.
** '''[[Jean-Jacques Rousseau]]'''
Jean-Jacques Rousseau (1712-1778) se révéla au public par les réponses qu'il publia à deux questions posées par l'Académie de Dijon :
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