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en choisissant mes amis et d’en avoir choisi d’aussi légers. Quelle quantité d’amis devrais-je donc avoir maintenant pour en avoir pour une livre ?…

Mais l’éditeur des Lettres à Laube a trouvé nécessaire d’accompagner ces lignes de quelques commentaires qui en atténuent l’impression pénible. Il dit fort judicieusement, primo : que « la maladie avait la faculté néfaste d’acérer l’esprit critique et satirique du malheureux poète et de tamiser le doux rayonnement de son inspiration poétique ». Il remarque, secmdo, que vers cette même époque Heine avait, en parlant à son frère, appelé George Sand « sa meilleure amie »… Et tertio il rappelle au souvenir du lecteur que Mme Sand avait toujours protesté d’avoir voulu peindre Chopin dans le prince Carol de Lucrezia Floriani.

De notre côté empressons-nous de remarquer que Heine ignorait sans doute qu’après le naufrage de toutes ses illusions en 1848, George Sand passa les trois années qui suivirent presque exclusivement à Nohant, ce qui suffit pour expliquer son absence auprès du poète. Notre opinion se voit parfaitement confirmée par le fait que dès 1851, lorsque George Sand se remit à venir périodiquement à Paris, leur amitié se renoua, comme le prouvent aussi les lignes suivantes de Maximilien Heine, venu auprès de son frère malade en 1852, lignes auxquelles M. Eugène Wolff fait justement allusion :

« … Une fois lorsque je vins chez lui, — dit Maximilien Heine, — il se sentait très faible. Néanmoins il me cria vivement : « Quel dommage que tu ne sois pas venu plus tôt ! N’as-tu pas rencontré une dame en noir dans l’escalier ? — Mais évidemment, dis—je. » C’était Mme Dudevant, ma meilleure amie, George Sand, et j’aurais bien voulu que tu fisses sa connaissance. Elle est restée chez moi au moins une heure, elle a beaucoup jasé, mais tout mortellement fatigué que je sois, j’aurais voulu qu’elle restât encore plus longtemps[1] ! »

Dans les toutes dernières années de la vie de Heine, néan-

  1. Erinnerungen an Heinrich Heine und seine Familie von seinem Bruder Maximilian Heine. (Berlin, 1868, Ferdinand Dümmler.)