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tyres. « C’était bien là sa vraie manière, comme aussi jadis celle di Voltaire… [1]. »

Ces mots de Heine sur ses sentiments pour George Sand sont-ils à prendre au pied de la lettre, ne faut-il pas plutôt y voir sa manière habituelle de se gausser de son monde et de lui-même ? Nous ne sommes pas capables de le décider ; nous croyons toutefois qu’il aurait dû, pour plus d’exactitude, employer le pronom à la première personne du singulier, car voici ce que nous lisons dans une lettre inédite d’Emmanuel Arago à George Sand, ne portant aucune date, mais écrite, comme on le verra tout à l’heure, au moment où commençait le procès en séparation des Dudevant, en 1836 :

… Gustave Papet me dit qu’il est obligé de partir en toute hâte pour déposer dans ton procès… Mais j’ai mille choses à te dire de la part de Heine qui est de retour à Paris[2] et que j’ai rencontré avanthier aussi gai, aussi gras, aussi réjoui qu’il a jamais été. C’est un brave garçon qui t’aime beaucoup et que j’aime bien aussi. Il m’a parlé pendant deux heures de sa cousine et des admirables livres de sa chère cousine ; il se prétend radicalement guéri de la folle passion qui l’a si cruellement tourmenté l’an dernier… Quant aux épreuves de Simon, voici ce que j’ai fait. Je suis allé au bureau pour corriger les dernières, comme tu m’en avais prié. Buloz m’a dit te les avoir envoyées. En attendant la fin, j’ai revu le commencement qui m’a paru délicieux… je n’ai changé que deux virgules et un accent.

Adieu, sœur chérie.

Ton frère,
Emmanuel Arago.

Comme la déposition des témoins du procès en séparation des Dudevant eut lieu, ainsi que nous le savons[3], le 14 janvier 1836, et que, d’autre part, Simon parut dans la Revue des Deux Mondes du 15 janvier au 15 février 1836, nous pouvons en toute conscience rapporter cette lettre à la première moitié de

  1. Fr. Pecht, Aus meiner Zeit, Lehenserinnerungen. (2 Bande. München, 1894, Friedrich Bruckmann. I Band, S. 187-188.)
  2. Heine passa quelques mois, de la fin d’août et presque jusqu’à la fin de décembre 1835, à Boulogne-sur-Mer. (Cf. Heines Werke, 20ter Band, Briefe, Zweiter Theil.)
  3. George Sand, sa vie et ses œuvres, t. II, p. 296-297.