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L’AMI FRITZ.

Il regardait Schmoûle, qui restait les yeux fixés sur la Bible, et paraissait rêver profondément.

« Maintenant, Schmoûle, poursuivit-il, tu vas prêter serment sur ce livre, en présence de l’Éternel qui t’écoute ; tu vas jurer qu’il n’a rien été convenu entre Christel et toi, ni pour le délai, ni pour les jours de retard, ni pour le prix de la nourriture des bœufs pendant ces jours. Mais garde-toi de prendre des détours dans ton cœur, pour t’autoriser à jurer, si tu n’es pas sûr de la vérité de ton serment ; garde-toi de te dire, par exemple, en toi-même : « Ce Christel m’a fait tort, il m’a causé des pertes, il m’a empêché de gagner dans telle circonstance. » Ou bien : « Il a fait tort à mon père, à mes proches, et je rentre ainsi dans ce qui me serait revenu naturellement. » Ou bien : « Les paroles de notre convention avaient un double sens, il me plaît à moi de les tourner dans le sens qui me convient ; elles n’étaient pas assez claires, et je puis les nier. » Ou bien : « Ce Christel m’a pris trop cher, ses bœufs valent moins que le prix convenu, et je reste de cette façon dans la vraie justice, qui veut que la marchandise et le prix soient égaux, comme les deux côtés d’une balance. » Ou bien encore : « Aujourd’hui, je n’ai pas la somme en-