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L’AMI FRITZ.

sur l’escalier sombre de la rue des Juifs, regardaient d’un air curieux.

Le silence durait depuis quelques minutes, et chacun avait eu le temps de réfléchir, lorsque David, levant la tête et posant la main sur le livre, dit :

« M. le juge de paix Richter a déféré le serment à Isaac Schmoûle, marchand de bétail, sur cette question : « Est-il vrai qu’il a été convenu entre Isaac Schmoûle et Hans Christel, que Schmoûle viendrait prendre dans la huitaine, une paire de bœufs achetés par lui le 22 mai dernier, et que, faute de venir, il payerait à Christel, pour chaque jour de retard, un florin comme dédommagement de la nourriture des bœufs. » Est-ce cela ?

— C’est cela, dirent Schmoûle et l’anabaptiste ensemble.

— Il ne s’agit donc plus que de savoir si Schmoûle consent à prêter serment.

— Je suis venu pour ça, dit Schmoûle tranquillement, et je suis prêt.

— Un instant, interrompit le vieux rebbe en levant la main, un instant ! Mon devoir, avant de recevoir un acte pareil, l’un des plus saints, des plus sacrés de notre religion, est d’en rappeler l’importance à Schmoûle. »

Alors, d’une voix grave, il se mit à lire :