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L’AMI FRITZ.

étaient d’un bleu doux, comme ceux de Sûzel, et pleins de larmes. Elle avait déjà posé son florin sur la table ; il le prit, fouilla dans sa poche et en mit cinq ou six avec, en disant :

« Tiens, mon enfant, tâchez de ravoir votre chèvre, ou d’en acheter une autre aussi bonne. Tu peux t’en aller maintenant. »

Mais elle ne bougeait pas ; c’est pourquoi Hâan, devinant sa pensée, dit :

« Tu veux remercier monsieur, n’est-ce pas ? »

Elle inclina la tête en silence.

« C’est bon, c’est bon ! fit-il. Naturellement nous savons ce que tu dois penser ; c’est un bienfait du ciel qui vous arrive. Tenez-vous au courant maintenant. Ce n’est pas grand’chose de mettre deux sous de côté par semaine, pour avoir la conscience tranquille. Va, ta grand’mère sera contente. »

La petite, regardant Kobus encore une fois, avec un sentiment de reconnaissance inexprimable, sortit et descendit l’escalier. Fritz, tout troublé, s’était approché de la fenêtre ; il vit la pauvre enfant se mettre à courir en remontant la rue, on aurait dit qu’elle avait des ailes.

« Voilà nos affaires terminées, reprit Hâan ; maintenant en route ! »

En se retournant, Kobus le vit qui descendait