« Page:Erckmann-Chatrian — L'ami Fritz (1864).djvu/200 » : différence entre les versions

 
(Aucune différence)

Dernière version du 23 septembre 2021 à 12:09

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
187
L’AMI FRITZ.

trouver des gueux, — misérables et nus par leur propre faute, — qui ont encore l’air de vous regarder comme un Antéchrist, lorsqu’on leur demande ce qui est dû au souverain dans tous les pays chrétiens, et même chez des sauvages comme les Turcs et les Chinois. Tout l’univers paye des contributions, pour avoir de l’ordre et de la liberté dans le travail ; vous seuls, vous donnez tout à saint Maclof, et, Dieu merci, chacun peut voir en vous regardant, de quelle manière il vous récompense !

« Maintenant, je vous préviens d’une chose : ceux qui n’auront pas payé d’ici huit jours, on leur enverra le steuerbôt. La patience de Sa Majesté est longue, mais elle a des bornes.

« J’ai parlé : — allez-vous-en, et souvenez-vous de ce que Hâan vient de vous dire : le steuerbôt arrivera pour sûr. »

Alors, ils se retirèrent en masse sans répondre.

Fritz était stupéfait de l’éloquence de son camarade ; quand les derniers contribuables eurent disparu dans l’escalier, il lui dit :

« Écoute, Hâan, tu viens de parler comme un véritable orateur ; mais entre nous, tu es trop dur avec ces malheureux.

— Trop dur ! s’écria le percepteur, en levant sa grosse tête ébouriffée.