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les embûches que les hommes ont tendues autour du mariage pour en faire le tombeau de l’amour, du bonheur et de la vertu, pour en faire une prostitution jurée, comme disaient nos pères, les Lolhards, que vous connaissez bien et que vous invoquez souvent !

Rendez donc à Dieu ce qui est de Dieu, et ôtez à César ce qui n’est point à César…

C’est ainsi que le roman entre Albert et Consuelo se termine, comme tous les romans du bon vieux temps, par un heureux mariage.

Cet heureux finale est encore suivi d’un épilogue, qui est divisé en deux parties. Dans la première l’auteur raconte d’un ton assez sec, qu’après un court bonheur, commencé ainsi sous les auspices du Saint-Graal et qui fut comme une oasis entre deux séries d’épreuves, Albert et Consuelo durent traverser beaucoup de revers et de malheurs. Albert, emporté par le zèle de la nouvelle doctrine, la prêcha par toute l’Europe, et comme tous les prédicateurs de la vérité, il fut persécuté ; rentré dans sa patrie pour fermer les yeux à sa tante Wenceslawa, il fut arrêté, accusé d’imposture, du désir de « se faire passer pour Albert de Rudolstadt ressuscité » et d’accaparer l’héritage des Rudolstadt. Il fut incarcéré, ruiné par les juges cupides, puis expulsé des domaines d’Autriche comme fou dangereux. Tombé en effet dans un état d’imbécillité béate, il devint un artiste ambulant et parcourut l’Europe, charmant les peuples par son violon, instruisant et enthousiasmant les humbles par ses récits du passé et ses prophéties sur l’avenir, et prêchant la future égalité et fraternité universelle. Sa femme le suivit partout. Après de longues années de luttes, de labeurs obstinés et de profession désintéressée de son art, qu’elle considérait comme un sacerdoce, n’ayant obtenu pour toute récompense de ce culte de l’art que la calomnie de ses adorateurs évincés, la froideur du parterre aristocratique et de rares succès auprès du vrai public, ayant subitement perdu la voix à la nouvelle de l’arrestation de son mari, Consuelo trouva enfin sa vraie vocation, celle de l’artiste telle qu’elle doit être dans la société de l’avenir. Libre comme un oiseau du ciel, toujours errante sur ces « chemins sablés d’or, qui n’appartiennent