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longue tunique, d’un blanc douteux, leur tombait jusqu’à la cheville ; une ceinture de cuir, embossée d’argent, leur serrait la taille.

Dès qu’on nous vit apparaître, un signal fut transmis à quelqu’un de l’intérieur. Lorsqu’entre nous et la porte il ne se trouva plus qu’une vingtaine de pas, Sa Hautesse, qui nous attendait sur le perron, en descendit les marches, et vint à notre rencontre, la main tendue, la figure souriante. Nous saluâmes ; les poignées de mains s’échangèrent ; puis le sultan nous fit passer devant lui, et nous montâmes le perron.

Sur un second signe d’avancer, nous franchîmes la porte, après nous être inclinés devant Sa Hautesse. Arrivés au bas d’un étroit escalier, dénué de peinture, nous nous arrêtâmes de nouveau. « Montez », dit le sultan ; ce que je fis à ma grande confusion ; car le prince, venant derrière moi, me semblait dans une situation tout à fait indigne d’un souverain. J’observai que le capitaine Webb montait de côté, afin de concilier la déférence à l’invitation qui nous était faite, avec le respect dû au rang de celui que nous précédions ; et je l’imitai tant bien que mal, sans que ma position cessât de me paraître singulière.

En haut de l’escalier, nous nous retournâmes. Le prince nous fit encore signe d’avancer ; devant nous se trouvait la salle du trône. C’était une grande pièce, haute d’étage, et peinte dans le style arabe. Je remarquai, en la traversant, que le tapis — un tapis de Perse — était moelleux, et que douze fauteuils dorés et un lustre en composaient le mobilier. 

Quand nous fûmes assis, Ladha Damji, un vieux Banian, à figure intelligente et rusée, qui était receveur des douanes, prit un siége à côté de Sa Hautesse. Près de lui se plaça le noble Hindou, Tarya Topan, qui se trouvait là, non-seulement en qualité de membre du conseil, mais parce qu’il s’intéressait vivement à notre expédition.

Devant le sultan, qui était placé entre nous et ses conseillers, se tenait debout Johari, l’interprète du consulat, attendant ce que nous avions à dire.

D’après son costume, on eut pris le souverain pour un homme distingué de la Mingrélie ; toutefois à l’exception du turban, dont l’ampleur formait de grands plis, alternativement rouges, jaunes, bruns et blancs. Un riche ceinturon, auquel pendait un cimeterre à poignée d’or, contenu dans un fourreau également enrichi d’or, serrait la jupe de sa longue robe de drap, d’une couleur sombre.