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4° Enfin, si le travail est la cause de la valeur, quelle sera donc la cause de la ''valeur du travail'' lui-même ? Car le travail a incontestablement une valeur ; il se vend et s’achète ou, si l’on préfère, il se loue tous les jours à un certain prix. Il est facile d’expliquer la valeur du travail par la valeur de ses produits, de même que la valeur d’une terre est déterminée par la valeur des récoltes qu’elle peut donner. Mais si l’on veut expliquer la valeur de ces mêmes produits par la valeur du travail qui leur a donné naissance, alors on tourne dans un cercle sans issue.
4° Enfin, si le travail est la cause de la valeur, quelle sera donc la cause de la ''valeur du travail'' lui-même ? Car le travail a incontestablement une valeur ; il se vend et s’achète ou, si l’on préfère, il se loue tous les jours à un certain prix. Il est facile d’expliquer la valeur du travail par la valeur de ses produits, de même que la valeur d’une terre est déterminée par la valeur des récoltes qu’elle peut donner. Mais si l’on veut expliquer la valeur de ces mêmes produits par la valeur du travail qui leur a donné naissance, alors on tourne dans un cercle sans issue.


Entre ces deux explications de la valeur, nous devons donc préférer la première, parce qu’elle est l’expression de ''ce qui est'' : en fait, la valeur des choses est en raison des désirs des hommes. La seconde est seulement l’expression de ''ce qui devrait être'' : il serait à souhaiter que la valeur des choses fût en raison du travail des hommes en fait, il n’en est pas ainsi. Cela peut être fâcheux au point de vue moral, mais nous n’y pouvons rien, sinon tâcher de nous accommoder le mieux possible de cette loi naturelle comme de beaucoup d’autres que nous voudrions autres qu’elles ne sont.
Entre ces deux explications de la valeur, nous devons donc préférer la première, parce qu’elle est l’expression de ''ce qui est'' : en fait, la valeur des choses est en raison des désirs des hommes. La seconde est seulement l’expression de ''ce qui devrait être'' : il serait à souhaiter que la valeur des choses fût en raison du travail des hommes : en fait, il n’en est pas ainsi. Cela peut être fâcheux au point de vue moral, mais nous n’y pouvons rien, sinon tâcher de nous accommoder le mieux possible de cette loi naturelle comme de beaucoup d’autres que nous voudrions autres qu’elles ne sont.


Et pourtant la seconde explication est nécessaire ''indirectement'' pour compléter la première, en ce sens que si l’utilité finale, comme nous l’avons vu, est liée à la limitation dans la quantité, la limitation de la quantité est liée à son tour à l’idée du travail.
Et pourtant la seconde explication est nécessaire ''indirectement'' pour compléter la première, en ce sens que si l’utilité finale, comme nous l’avons vu, est liée à la limitation dans la quantité, la limitation de la quantité est liée à son tour à l’idée du travail.