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N’en doutons pas, ce défaut d’espérance est le principal motif de la faiblesse du génie moderne, de son rétrécissement et de son obstination dans les préjugés de voiles d’airain, d’impénétrabilité. Cette petitesse neutralise tous les secours fournis par les progrès de la science. On en a vu la preuve en politique religieuse, comme en toute autre branche du système civilisé. Nos fabricateurs de religion se sont montrés aussi stupides que nos fabricateurs de constitutions. Ils n’ont su tirer aucun parti des 3 grands moyens qu’avait la Civilisation moderne et dont les anciens étaient dépourvus :
N’en doutons pas, ce défaut d’espérance est le principal motif de la faiblesse du génie moderne, de son rétrécissement et de son obstination dans les préjugés de voiles d’airain, d’impénétrabilité. Cette petitesse neutralise tous les secours fournis par les progrès de la science. On en a vu la preuve en politique religieuse, comme en toute autre branche du système civilisé. Nos fabricateurs de religion se sont montrés aussi stupides que nos fabricateurs de constitutions. Ils n’ont su tirer aucun parti des 3 grands moyens qu’avait la Civilisation moderne et dont les anciens étaient dépourvus :


1º Le dogme de l’unité de Dieu, de l’unité en essence de système d’opération. Ce dogme est, par un heureux hasard, admis chez les modernes et ne l’était pas chez les anciens. Leurs savants ne pouvaient guères, dans un siècle qui admettait 35,000 dieux, spéculer sur les 3 attributs du dieu {{sc|un}}. Ils étaient absorbés par les débats sur le principe de l’unité divine qu’il fallait d’abord faire admettre. On sait que cette sage opinion conduisit Socrate à la ciguë. Tant que l’unité divine était contestée, méconnue, les savants n’avaient d’autre tâche que d’établir cette vérité primordiale et pouvaient difficilement débattre et produire les conséquences du principe avant de l’avoir fait admettre. Ils y travaillèrent malgré les obstacles de la superstition et luttèrent avec courage contre cette multitude d’idoles qui avait su se faire aimer. On peut donc dire (sauf discussion ultérieure sur les intrigues des philosophes anciens) qu’ils montèrent courageusement à la brèche et opinèrent pour l’unité de Dieu. D’après cette louable tentative, on peut présumer que s’ils avaient réussi à faire admettre le principe, ils auraient travaillé à établir les conséquences, les 3 attributs de la divinité, tâche que les modernes ont négligée, quoique favorisés par l’admission du principe d’unité divine.
1{{o}} Le dogme de l’unité de Dieu, de l’unité en essence de système d’opération. Ce dogme est, par un heureux hasard, admis chez les modernes et ne l’était pas chez les anciens. Leurs savants ne pouvaient {{sic2|guères}}, dans un siècle qui admettait 35,000 dieux, spéculer sur les 3 attributs du dieu {{sc|un}}. Ils étaient absorbés par les débats sur le principe de l’unité divine qu’il fallait d’abord faire admettre. On sait que cette sage opinion conduisit Socrate à la ciguë. Tant que l’unité divine était contestée, méconnue, les savants n’avaient d’autre tâche que d’établir cette vérité primordiale et pouvaient difficilement débattre et produire les conséquences du principe avant de l’avoir fait admettre. Ils y travaillèrent malgré les obstacles de la superstition et luttèrent avec courage contre cette multitude d’idoles qui avait su se faire aimer. On peut donc dire (sauf discussion ultérieure sur les intrigues des philosophes anciens) qu’ils montèrent courageusement à la brèche et opinèrent pour l’unité de Dieu. D’après cette louable tentative, on peut présumer que s’ils avaient réussi à faire admettre le principe, ils auraient travaillé à établir les conséquences, les 3 attributs de la divinité, tâche que les modernes ont négligée, quoique favorisés par l’admission du principe d’unité divine.


2° Les anciens n’avaient pas l’initiative sur la connaissance des destinées. Nous l’avons acquise depuis Newton qui a dévoilé la théorie du matériel. Jusque-là rien ne démentait les préjugés de voile d’airain et d’impénétrabilité de la nature. Il était pardonnable de se laisser frapper de ces terreurs et de mollir en espérance. L’antiquité montre cepeudant sur ce point une force d’esprit que n’a pas le siècle présent. Tout en s’arrogeant le titre d’esprit fort, les modernes perdent l’espérance en Dieu au omment où le succès de Newton leur ouvre une voie d’initiative au système complet des destinées. L’antiquité au contraire espérait quand elle n’avait encore que de vagues motifs de confiance, que des pressentiments, et sa foi était d’autant plus louable qu’elle était moins étayée d’indices.
2{{o}} Les anciens n’avaient pas l’initiative sur la connaissance des destinées. Nous l’avons acquise depuis Newton qui a dévoilé la théorie du matériel. Jusque-là rien ne démentait les préjugés de voile d’airain et d’impénétrabilité de la nature. Il était pardonnable de se laisser frapper de ces terreurs et de mollir en espérance. L’antiquité montre cependant sur ce point une force d’esprit que n’a pas le siècle présent. Tout en s’arrogeant le titre d’esprit fort, les modernes perdent l’espérance en Dieu au {{corr|omment|moment}} où le succès de Newton leur ouvre une voie d’initiative au système complet des destinées. L’antiquité au contraire espérait quand elle n’avait encore que de vagues motifs de confiance, que des pressentiments, et sa foi était d’autant plus louable qu’elle était moins étayée d’indices.