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intermédiaire ou de noblesse entre le cultivateur et le souverain. Il y a de plus une innombrable classe d’officiers et de fonctionnaires à divers degrés, chargés de percevoir le revenu au nom de ce dernier. Dans certaines parties de l’île, le cultivateur, ayant une portion de terrain suffisante à nourrir deux buffles, ne retire, pour lui et sa famille, que le quatorzième des revenus de sa terre [1]. Le village javanais forme une petite communauté, qui ne manque pas de ressemblance avec le village indou ; les habitants nomment à leur choix un chef ou maire, chargé de la police du village, de la collection ou impôts, etc.

Sous le gouvernement hollandais, chaque branche de revenu était affermée aux enchères ; il en était de même de la collection des droits sur l’opium, l’arack, les nids d’oiseaux si chers aux gastronomes chinois. Nulle part le régime exclusif sur lequel a été fondé jusqu’à présent le gouvernement colonial n’a été poussé aussi loin qu’à Java. Batavia, l’entrepôt de toutes les productions des Moluques, recevait la récolte des épiceries tout entière. On chargeait chaque année sur les vaisseaux ce qu’on jugeait nécessaire à la consommation de l’Europe, puis on détruisait le reste. C’est ce commerce qui faisait la prospérité, on pourrait dire l’existence même de la Compagnie des Indes ; c’était lui seul qui la mettait à même de soutenir la dépense de

  1. Mémoire sur la conquête de Java, par Thorn.