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d’une grande justesse, et comme il cherche surtout à être utile, il touche à des points nombreux sur lesquels il serait bon que l’attention put s’arrêter. Voilà le vrai mérite du livre de M. Béringuier. Il n’y a rien de ce qui séduit au premier abord. Il y a tout ce qui est nécessaire pour faire du bien, et provoquer une amélioration réelle.

Dos questions importantes sont soulevées dans le chapitre huitième, qui a pour titre : Fortune générale du canton. M. Béringuier aborde un des problèmes les plus difficiles, non pas seulement de notre époque, mais de tous les temps. Il n’a pas la prétention de le résoudre, mais il voudrait voir augmenter la production territoriale, la seule qui, en réalité, développe la richesse et la répartit utilement. En rendant compte des ressources nombreuses dont dispose la charité, il regrette qu’elles soient si mal distribuées. Ce n’est pas un reproche qu’il fait aux hommes : il l’adresse aux institutions. Il est certain que le secours donné aux pauvres, quelque sagement qu’il soit réparti, ne suffit pas, s’il n’a pour but et pour effet, que de soulager la misère physique. L’homme peut souffrir dans son âme et dans son corps. Qu’importe le pain qu’on lui donne, le vêtement qu’on lui fournit, si le mal est intérieur ? À part quelques exceptions, — et elles sont plus rares qu’on ne pourrait le penser ; — la misère a sa source dans des vices ou dans des inconséquences. Il faudrait donc, au moment même où l’on donne ce qui fait vivre le corps, faire pénétrer aussi, mais avec prudence et discrétion, ce qui peut corriger l’âme. Voilà la charité active, efficace, véritablement chrétienne, la charité élément de conservation sociale. Mais qui s’en fera le ministre et le dispensateur ? Évidemment ce qui existe au point de vue légal, quoique sage que soit son organisation, est incomplet et insuffisant. M. Béringuier le constate, et le danger qu’il signale dans une ville où les aumônes sont très-abondantes, donne une idée de ce que l’on doit avoir à craindre dans les conditions générales, et ce que l’on doit éprouver dans les centres où l’esprit de charité s’est affaibli.