« Les Loix du mouvement et du repos déduites d’un principe metaphysique » : différence entre les versions

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Newton paroît avoir été plus touché des preuves qu'on trouve dans la contemplation de l'Univers, que de toutes les autres qu'il auroit pu tirer de la profondeur de son esprit.
 
Ce grand homme a cru (''Newt. Opticks III. Book. Query 31.'') que les mouvemens des corps celestes démontroient assez l'existence de Celui qui les gouverne. Six PLanetes, Mercure, Venus, la Terre, Mars, Jupiter & Saturne, tournent autour du Soleil. Toutes se meuvent dans le même sens, & décrivent des orbes à peu-près concentriques: pendant qu'une autre espece d'Astres, les Cometes, décrivant des orbes fort diferens, se meuvent dans toutes sortes de directions, & parcourent toutes les regions du Ciel. Newton a cru qu'une telle uniformité ne pouvoit être que l'efet de la volonté d'un Etre supreme.
 
Des objets moins élevés ne lui ont pas paru fournir des argumens moins forts. L'uniformité observée dans la construction des Animaux, leur organization merveilleuse & remplie d'utilités, étoient pour lui des preuves convainquantes de l'existence d'un Creatur tout puissant & tout sage. (''Theol. Astron. de Derham.'', ''Theol. Phys. du même.'', ''Theol. des Insectes de Lesser.'' )
 
Une foule de Physiciens, après Newton, ont trouvé Dieu dans les Astres, dans les Insectes, dans les Plantes, dans l'Eau. (''Theol. de l'Eau de Fabricius.'')
 
Ne dissimulons point la foiblesse de quelques uns de leurs raisonnemens: & pour mieux faire connoître l'abus qu'on a fait des preuves de l'existence de Dieu, examinons celles même qui ont paru si fortes à Newton.
 
L'uniformité, dit-il, du mouvement des Planetes prouve nécessairement un choix. Il n'etoit pas possible qu'un Destin aveugle les fit toutes mouvoir dans le même sens, & dans des orbes à peu-près concentriques.
 
Newton pouvoit ajouter à cette uniformité du mouvement des Planetes, qu'elles se meuvent toutes presque dan le même plan. La Zone dans laquelle tous leurs orbes sont renfermés, ne fait qu'à peu-près la 17e partie de la surface de la Sphere. Si l'on prend donc l'orbe de la Terre pour le plan auquel on rapporte les autres, & qu'on regarde leur position comme l'effet du hazard, la probabilité, que les 5. autres orbes ne doivent pas être renfermés dans cette Zone, est de 17<sup>5</sup> - 1 à 1; c'est à dire, de 1419856 à 1.
 
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