« L’Auberge de l’Ange Gardien » : différence entre les versions

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{{sc|Madame Blidot}}, ''riant''. — Est-ce que tu m’en as laissé le temps ? Tu étais si animée que Joseph même n’a pu dire un mot.
 
==XI. LaQuerelle dotpour et les montresrire.==
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==XII. La dot et les montres.==
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On se mit à table, on soupa de bon appétit ; on causa un peu et on se coucha, comme l’avait dit le général. Chacun dormit sans bouger jusqu’au lendemain. Jacques et Paul mirent leurs montres sous leur oreiller ; il faut même avouer que non seulement Elfy resta longtemps à contempler la sienne, à l’écouter marcher, mais qu’elle ne voulut pas non plus s’en séparer et qu’elle s’endormit en la tenant dans ses mains. Bien plus, Mme Blidot et Moutier firent comme Jacques et Paul ; et, à leur réveil, leur premier mouvement fut de reprendre la montre et de voir si elle marchait bien.
 
==XIIXIII. Le juge d’instruction.==
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Le juge d’instruction salua le général et s’en alla riant et marmottant : « Drôle d’original ! »
 
==XIV. Autres pensées bizarres du général.==
==XIII. Le départ.==
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==XIIIXV. Le départ.==
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Il embrassa Mme Blidot, Elfy, les enfants et se dirigea vers la porte. Moutier fit comme lui ses adieux, mais avec plus de tendresse et d’émotion. Et il suivit le général en jetant un dernier regard sur Elfy.
 
==XIVXVI. Torchonnet se dessine.==
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Le bon curé passa dans la salle où l’attendaient son dîner et sa servante ; Torchonnet, un peu honteux, demi-repentant et indécis, se mit à table et mangea comme s’il n’avait rien qui le troublât. Il n’en fut pas de même du curé qui était triste et qui réfléchissait sur les moyens de ramener Torchonnet à des meilleurs sentiments. Il résolut de redoubler de bonté à son égard et de n’exiger de lui que de s’abstenir de mal faire.
 
==XVXVII. Première étape du général.==
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Moutier raconta à son tour sa consternation quand il n’avait pas retrouvé le général. La route ne fut pas longue. Ils arrivèrent à Domfront trop tard pour prendre la correspondance ; le général loua une voiture, qui heureusement était attelée d’un excellent cheval, et ils arrivèrent à temps pour le départ du chemin de fer de quatre heures.
 
==XVIXVIII. Les eaux.==
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Plus de deux cents personnes le conduisirent avec des bénédictions, des supplications de revenir, des vivats, qu’il récompensa en versant dans chaque main un dernier tribut de la fortune à la pauvreté.
 
==XVIIXIX. Coup de théâtre.==
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{{sc|Dérigny}}. — Ni père, ni mère, ni frère, ni sœur, mon général. Voici mon histoire, plus triste que longue. J’étais fils unique et orphelin ; j’ai été élevé par la grand-mère de ma femme qui était orpheline comme moi ; la pauvre femme est morte ; j’avais tiré au sort ; j’étais le dernier numéro de la réserve : pas de chance d’être appelé. Madeleine et moi, nous restions seuls au monde, je l’aimais, elle m’aimait ; nous nous sommes mariés ; j’avais vingt et un ans ; elle en avait seize. Nous vivions heureux, je gagnais de bonnes journées comme mécanicien-menuisier. Nous avions ces deux enfants qui complétaient notre bonheur ; Jacquot était si bon que nous en pleurions quelquefois, ma femme et moi. Mais voilà-t-il pas, au milieu de notre bonheur, qu’il court des bruits de guerre ; j’apprends qu’on appelle la réserve ; ma pauvre Madeleine se désole, pleure jour et nuit ; moi parti, je la voyais déjà dans la misère avec nos deux chérubins ; sa santé s’altère ; je reçois ma feuille de route pour rejoindre le régiment dans un mois. Le chagrin de Madeleine me rend fou ; je perds la tête ; nous vendons notre mobilier et nous partons pour échapper au service ; je n’avais plus que six mois à faire pour finir mon temps et être exempt. Nous allons toujours, tantôt à pied, tantôt en carriole ; nous arrivons dans un joli endroit à vingt lieues d’ici ; je loue une maison isolée où nous vivions cachés dans une demi-misère, car nous ménagions nos fonds, n’osant pas demander de l’ouvrage de peur d’être pris : ma femme devient de plus en plus malade ; elle meurt (la voix de Dérigny tremblait en prononçant ces mots) ; elle meurt, me laissant ces deux pauvres petits à soigner et à nourrir. Pendant notre séjour dans cette maison, tout en évitant d’être connus, nous avions pourtant toujours été à la messe et aux offices les dimanches et fêtes ; la pâleur de ma femme, la gentillesse des enfants attiraient l’attention ; quand elle fut plus mal, elle demanda M. le curé qui vint la voir plusieurs fois, et, lorsque je la perdis, il fallut faire ma déclaration à la mairie et donner mon nom ; trois semaines après, le jour même où je venais de donner à mes enfants mon dernier morceau de pain et où j’allais les emmener pour chercher de l’ouvrage ailleurs, je fus pris par les gendarmes et forcé de rejoindre sous escorte, malgré mes supplications et mon désespoir. Un des gendarmes me promit de revenir chercher mes enfants ; j’ai su depuis qu’il ne l’avait pas pu de suite, et que plus tard il ne les avait plus retrouvés. Arrivé au corps, je fus mis au cachot pour n’avoir pas rejoint à temps. Lorsque j’en sortis, je demandai un congé pour aller chercher mes enfants et les faire recevoir enfants de troupe ; mon colonel, qui était un brave homme, y consentit ; quand je revins à Kerbiniac, il me fut impossible de retrouver aucune trace de mes enfants ; personne ne les avait vus. Je courus tous les environs nuit et jour, je m’adressai à la gendarmerie, à la police des villes. Je dus rejoindre mon régiment et partir pour le Midi sans savoir ce qu’étaient devenus ces chers bien-aimés. Dieu sait ce que j’ai souffert. Jamais ma pensée n’a pu se distraire du souvenir de mes enfants et de ma femme. Et, si je n’avais conservé les sentiments religieux de mon enfance, je n’aurais pas pu supporter la vie de douleur et d’angoisse à laquelle je me trouvais condamné. Tout m’était égal, tout, excepté d’offenser le bon Dieu. Voilà toute mon histoire, mon général ; elle est courte, mais bien remplie par la souffrance.
 
==XVIIIXX. Première inquiétude paternelle.==
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Tout le monde se met à rire, même les enfants ; le général rit aussi et déclare qu’à l’avenir il appellera Mme Blidot « ma petite femme ». Après avoir causé et ri pendant quelque temps, le général va se coucher parce qu’il est fatigué ; Dérigny, après avoir terminé son service près du général, va avec ses enfants, dans leur chambre, les aider à se déshabiller, à se coucher, après avoir fait avec eux une fervente prière d’actions de grâces. Il ne peut se décider à les quitter ; et quand ils sont endormis, il les regarde avec un bonheur toujours plus vif, effleure légèrement de ses lèvres leurs joues, leur front et leurs mains ; enfin la fatigue et le sommeil l’emportent, et il s’endort sur sa chaise entre les deux lits de ses enfants. Il dort d’un sommeil si paisible et si profond qu’il ne se réveille que lorsque Moutier, inquiet de sa longue absence, va le chercher et l’emmène de force pour le faire coucher dans le lit qui lui avait été préparé. Il était tard pourtant : minuit venait de sonner à l’horloge de la salle ; mais Moutier n’avait pas encore eu le temps de causer avec Elfy et sa sœur ; ils avaient mille choses à se raconter, et les heures s’écoulaient trop vite. Enfin Mme Blidot sentit que le sommeil la gagnait ; l’horloge sonna, Moutier se leva, engagea les sœurs à aller se coucher et alla à la recherche de Dérigny, qu’il ne trouvait pas dans sa chambre près du général. Il réfléchit encore quelque temps avant de s’endormir lui-même ; ses pensées étaient imprégnées de bonheur et ses rêves se ressentirent de cette douce inspiration.
 
==XIXXXI. MystèresTorchonnet dévoilé.==
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==XXII. Colère et repentir du général.==
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==XXIII. Réparation complète.==
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==XXIV. Mystères.==
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{{sc|Moutier}}. — Ce qui n’empêche pas que c’est, après vous, au général que je la dois, et un bienfait de ce genre fait pardonner bien des imperfections.
 
==XXXXV. Le contrat.==
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Le général comprima avec peine le rire qui le gagnait. Il remercia les braves gens des bons renseignements qu’ils lui avaient donnés, continua sa promenade et revint lestement à l’auberge par les derrières sans être vu de personne. Il entra, regarda et approuva tout, encouragea par des généreux pourboires les gens qui préparaient diverses choses à l’intérieur, et s’esquiva sans avoir été aperçu des habitants de Loumigny.
 
==XXIXXVI. Le contrat. Générosité inattendue.==
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Le notaire salua, serra la main que lui tendait le général et sortit pour fumer en se promenant avec quelques amis avant de prendre possession des chambres qui leur avaient été préparées.
 
==XXIIXXVII. La noce.==
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Le général, qui s’était établi chez lui à l’ex-auberge de Bournier avec Dérigny, fut un peu indisposé et courbaturé ; il garda à son service un des cuisiniers venus de Paris, en lui recommandant de se faire envoyer des provisions de toute sorte.
 
==XXIIIXXVIII. Un mariage sans noce.==
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Ils se mirent gaiement à table. Tous étaient les plus heureuses gens de la terre. Le général fut porté aux nues ; on n’en dit que du bien : Mme Blidot trouva même qu’il était très bel homme, ce qui excita les rires de la famille. Le souper fini, les enfants, mal reposés de leur nuit de fatigue, demandèrent à se recoucher. Mme Blidot ne voulut pas être aidée par Elfy ; elle la remplaça par Dérigny, enchanté de donner des soins à ses enfants et de voir faire Mme Blidot. Moutier et Elfy allèrent voir le général. Dérigny et Mme Blidot les y rejoignirent quand les enfants furent endormis ; on laissait pour les garder une servante qu’on avait prise depuis l’arrivée du général et qu’Elfy voulut garder quand elle sut que Mme Blidot les quitterait.
 
==XXIVXXIX. Conclusion, mais sans fin.==
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