« Page:Diogène Laërce - Vies et doctrines des philosophes de l’Antiquité, trad. Zévort.djvu/549 » : différence entre les versions
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⚫ | <small>qui sont déjà familiarisés avec les lois de l’univers, je leur recommande – tout en poursuivant sans relâche l’étude de la nature, qui contribue plus qu’aucune autre au calme et au bonheur de la vie –, de faire un résumé, un sommaire de leurs opinions<ref>Je lis : « {{lang|grc|Ὅθεν δὴ πᾶσι χρησίμης οὔσης τοῖς ᾠκειωμένοις φυσιολογίᾳ τῆς τοιαύτης ὁδοῦ, παρεγγυῶν τὸ συνεχὲς ἐνέργημα ἐν φυσιολογίᾳ, τὸ τούτων μάλιστα ἐγγαληνίζων τῷ βίῳ ποιήσασθαι, καὶ}}... {{lang|grc|κ. τ. λ.}}. – Cette leçon est confirmée par l’ancienne traduction latine d’Ambrosius.</ref>. |
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<small>qui sont déjà familiarisés avec les lois de l’univers, je leur recommande – tout en poursuivant sans relâche l’étude de la |
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nature, qui contribue plus qu’aucune autre au calme et au |
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bonheur de la vie –, de faire un résumé, un sommaire de leurs |
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Il faut d’abord, cher Hérodote, déterminer exactement la notion comprise sous chaque mot, afin de pouvoir y rapporter, comme à un criterium, les conceptions qui émanent de nous-mêmes, les recherches ultérieures, les difficultés ; autrement les jugements n’ont aucune base ; on remonte à l’infini de démonstration<ref>Je lis avec les manuscrits {{lang|grc|ἀποδεικνύουσιν}}.</ref> en démonstration, ou bien on se paye de vains mots. En effet, il est de toute nécessité que, dans chaque mot on perçoive directement, et sans le secours d’aucune démonstration, la notion fondamentale qu’il exprime<ref>Dans la doctrine d’Épicure, lorsque nous avons perçu un objet, l’idée de cet objet se grave dans l’esprit, et comme elle a pour base la sensation qui est la règle suprême de nos jugements, elle devient elle-même un criterium. Cette conception, conforme aux perceptions antérieures et à l’évidence des sens, est appelée par Épicure idée première, notion fondamentale. En tant qu’elle sert de base aux jugements que nous portons ultérieurement sur les choses, elle est une ''prénotion ;'' ainsi l’idée générale d’homme est une prénotion ; car c’est en vertu de cette idée, préexistant au jugement actuel, que nous déclarons que tel objet, conforme à l’idée, est un homme. Les mots expriment exactement ces ''prénotions ;'' car ils n’ont point été formés arbitrairement ; l’homme, sous l’empire d’une idée, émet nécessairement tel son de voix qui en est la représentation exacte. C’est pour cela qu’Épicure recommande si fréquemment de déterminer le sens des mots.</ref>, si l’on veut avoir une base à laquelle on rapporte les recherches, les difficultés, les jugements personnels<ref>Par jugement personnel il faut entendre une conjecture, une induction ; ainsi lorsque apercevant à distance un objet je déclare que c’est une tour ou un cheval, c’est là un jugement personnel qui, pour avoir quelque valeur, doit être confirmé par l’expérience.</ref>, quel que soit d’ailleurs</small> |
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Il faut d’abord, cher Hérodote, déterminer exactement la |
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notion comprise sous chaque mot, afin de pouvoir y rapporter, |
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comme à un criterium, les conceptions qui émanent de |
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nous-mêmes, les recherches ultérieures, les difficultés ; autrement |
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les jugements n’ont aucune base ; on remonte ä l’infini |
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de démonstration<ref>Je lis avec les manuscrits ἀποδεικνύουσιν.</ref> en démonstration, ou bien on se paye de vains mots. En effet, il est de toute nécessité que, dans chaque mot on perçoive directement, et sans le secours d’aucune démonstration, |
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la notion fondamentale qu’il exprime<ref>Dans la doctrine d’Épicure, lorsque nous avons perçu un objet, |
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l’idée de cet objet se grave dans l’esprit, et comme elle a pour base |
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la sensation qui est la règle suprême de nos jugements, elle devient |
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elle-même un criterium. Cette conception, conforme aux perceptions |
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antérieures et à l’évidence des sens, est appelée par Épicure |
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idée première, notion fondamentale. En tant qu’elle sert de base |
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aux jugements que nous portons ultérieurement sur les choses, elle |
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est une ''prénotion'' ; ainsi l’idée générale d’homme est une prénotion ; |
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que nous déclarons que tel objet, conforme à l’idée, est un |
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homme. Les mots expriment exactement ces ''prénotions'' ; car ils |
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n’ont point été formés arbitrairement ; l’homme, sous l’empire d’une |
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de déterminer le sens des mots.</ref>, si l’on |
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veut avoir une base à laquelle on rapporte les recherches, les |
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difficultés, les jugements personnels<ref>Par jugement personnel il faut entendre une conjecture, une |
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que c’est une tour ou un cheval, c’est là un jugement personnel |
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qui, pour avoir quelque valeur, doit être confirmé par l’expérience.</ref>, quel que soit d’ailleurs</small> |