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rendit à St-Pétersbourg en 1803 comme ministre plénipotentiaire de ce prince. Forcé en 1817 de quitter la Russie lors de l’expulsion des Jésuites, parce qu’il avait embrassé la cause de l’ordre proscrit, il fut nommé dans sa patrie régent de la chancellerie, et reçut toutes sortes de distinctions honorifiques. J. de Maistre s’est fait un nom en combattant les philosophes du xvine siècle, en soutenant la suprématie temporelle du pape et la théocratie. Ses principaux écrits sont : Considérations sur la Révolution française, Lausanne, 1796, ouvrage qui dénote déjà la* portée de son esprit et son talent d’écrivain ;DuPape, Lyon, 1819, son œuvre capitale, où il propose de placer le Souverain-Pontife à la tête de la société, comme au moyen âge ; De l’Église gallicane, Paris, 1821} où il attaque les libertés de l’église deFrance ; les Soirées de St-Pétersbourg ouEntretiens sur le gouvernement temporel de la Providence, ouvrage posthume, Paris, 1821, où il règne un singulier mysticisme ; Examen de la philosophie de Bacon, Paris, 1836, où le philosophe anglais est jugé avec la plus injuste sévérité. De Maistre n’est pas moins remarquable par la vigueur de son style que par la singularité de ses doctrines. On a publié à Paris en 1851 des Mémoires, des lettres et Opuscules de J. de Maistre, et en 1859, sa Correspondance diplomatique.
rendit à St-Pétersbourg en 1803 comme ministre plénipotentiaire de ce prince. Forcé en 1817 de quitter la Russie lors de l’expulsion des Jésuites, parce qu’il avait embrassé la cause de l’ordre proscrit, il fut nommé dans sa patrie régent de la chancellerie, et reçut toutes sortes de distinctions honorifiques. J. de Maistre s’est fait un nom en combattant les philosophes du XVIII{{e}} siècle, en soutenant la suprématie temporelle du pape et la théocratie. Ses principaux écrits sont : ''Considérations sur la Révolution française'', Lausanne, 1796, ouvrage qui dénote déjà la portée de son esprit et son talent d’écrivain; ''Du Pape'', Lyon, 1819, son œuvre capitale, où il propose de placer le Souverain-Pontife à la tête de la société, comme au moyen âge; ''De l’Église gallicane'', Paris, 1821, où il attaque les libertés de l’église de France; ''les Soirées de St-Pétersbourg'' ou ''Entretiens sur le gouvernement temporel de la Providence'', ouvrage posthume, Paris, 1821, où il règne un singulier mysticisme; ''Examen de la philosophie de Bacon'', Paris, 1836, où le philosophe anglais est jugé avec la plus injuste sévérité. De Maistre n’est pas moins remarquable par la vigueur de son style que par la singularité de ses doctrines. On a publié à Paris en 1851 des ''Mémoires'', des ''Lettres et Opuscules'' de J. de Maistre, et en 1859, sa ''Correspondance diplomatique''.


MAISTRE (Xavier de), frère cadet du préc, né en 1764 à Chambéry, était au service du roi de Sardaigne lorsque la Savoie fut conquise par les Français. Il alla en Russie, où résidait son frère, se distingua dans la guerre contre la Perse et gagna le grade de général-major. Il se maria à St-Pétersbourg après la cam-Eagne et revit un instant sa patrie, mais retourna ientôt se fixer en 1817 en Russie; il y mourut en 1852, presque nonagénaire. Il s'était fait connaître dès l'âge de 30 ans parle Voyage autour de ma chambre, ingénieux badinage, auquel il donna beaucoup plus tard pour suite l'Expédition nocturne autour de ma chambre. Après un long intervalle, il publia en 1811 le Lépreux delà Citéd'Aoste, récit touchant d'un fait réel, en 1815 le Prisonnier du Caucase, et en 1817 la Jeune Sibérienne, nouvelles pleines d'intérêt, où l'on trouve la peinture fidèle de mœurs qui nous sont totalement étrangères. Ce peu d'écrits ont suffi pour le placer au rang des bons écrivains de notre langue. X. de Maistre peignait avec succès le paysage ; il était en même temps habile chimiste : il présenta à l'Académie des sciences de Turin plusieurs savants mémoires, parmi lesquels on remarque ses recherches sur l'oxydation de l'or et sur l'application de l'oxyde d'or àla peinture. Ses OEuvres littéraires ont été réunies en 3 vol.in-18, Paris, 1825etl828, et en 1 vol. in-12,1859.
MAISTRE (Xavier de), frère cadet du préc, né en 1764 à Chambéry, était au service du roi de Sardaigne lorsque la Savoie fut conquise par les Français. Il alla en Russie, où résidait son frère, se distingua dans la guerre contre la Perse et gagna le grade de général-major. Il se maria à St-Pétersbourg après la cam-Eagne et revit un instant sa patrie, mais retourna ientôt se fixer en 1817 en Russie; il y mourut en 1852, presque nonagénaire. Il s'était fait connaître dès l'âge de 30 ans parle Voyage autour de ma chambre, ingénieux badinage, auquel il donna beaucoup plus tard pour suite l'Expédition nocturne autour de ma chambre. Après un long intervalle, il publia en 1811 le Lépreux delà Citéd'Aoste, récit touchant d'un fait réel, en 1815 le Prisonnier du Caucase, et en 1817 la Jeune Sibérienne, nouvelles pleines d'intérêt, où l'on trouve la peinture fidèle de mœurs qui nous sont totalement étrangères. Ce peu d'écrits ont suffi pour le placer au rang des bons écrivains de notre langue. X. de Maistre peignait avec succès le paysage ; il était en même temps habile chimiste : il présenta à l'Académie des sciences de Turin plusieurs savants mémoires, parmi lesquels on remarque ses recherches sur l'oxydation de l'or et sur l'application de l'oxyde d'or àla peinture. Ses OEuvres littéraires ont été réunies en 3 vol.in-18, Paris, 1825etl828, et en 1 vol. in-12,1859.