« De l’Imitation de Jésus-Christ (Brignon)/Livre 3/09 » : différence entre les versions

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Dernière version du 25 juillet 2021 à 20:33

Traduction par Jean Brignon.
Bruyset (p. 145-146).


CHAPITRE IX.
Qu’il faut rapporter à Dieu toutes choses, comme à leur derniere fin.
Le Maistre.

MOn fils, si vous voulez être heureux, considerez-moi comme vôtre derniere fin.

C’est le moyen de purifier vôtre cœur, qui est rempli d’amour propre, & qui a toute son affection aux créatures.

Songez que quand vous vous cherchez vous-même en quelque chose, vous tombez incontinent dans la secheresse & dans la langueur.

Il faut donc que vous rapportiez tout à celui de qui vous avez tout reçû.

Considerez chaque chose, comme une participation du souverain bien ; & puisqu’il n’en est aucune, qui ne soit venuë de moi, usez-en de telle sorte, qu’elles reviennent toutes à moi, comme à leur principe.

C’est de moi, comme d’une vive source que les petits & les grands, que les pauvres & les riches puisent les eaux salutaires de la grace ; & pour ceux qui me servent de bon cœur, une grace est la recompense d’une autre grace.

Mais ceux qui pensent trouver hors de moi de l’honneur, ou du plaisir, n’auront jamais de solide contentement, ni de vraye liberté de cœur. Bien loin de cela, ils seront toûjours dans le trouble, & dans la tristesse.

Vous ne devez donc vous attribuer rien de bon, ni attribuer à qui que ce soit les vertus que vous remarquez en lui ; mais il faut que vous en donniez toute la gloire à moi seul, comme à vôtre Dieu, à qui l’homme est redevable de tout ce qu’il a.

Comme vous tenez de moi tout ce que vous êtes, & tout ce que vous avez, je veux aussi que vous soyez tout à moi, & que pour tant de bienfaits vous me rendiez d’éternelles actions de graces.

Ce que je vous dis, c’est la verité, qui est le remede à la vaine gloire.

Si la grace & la charité regnent dans vôtre ame, il n’y entrera ny envie, ni mauvaise crainte, ni amour propre.

Car tout céde à la charité, & c’est elle qui fortifie les ames foibles.

Si vous êtes sage, vous ne vous réjoüirez qu’en moi ; vous n’espererez qu’en moi. Car il n’y a que Dieu seul qui soit bon[1] ; il n’y a que lui qui mérite d’être loüé & beni en toutes choses, & pardessus toutes choses.

  1. Luc. 28. 19.