« Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 17.djvu/206 » : différence entre les versions

 
(Aucune différence)

Dernière version du 23 juillet 2021 à 05:31

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

convulsions, les habitans couraient au hasard, pâles et tremblans, comme autant de fantômes, dans l’idée que le monde entier était menacé de sa dissolution.

Le nord de l’île ne fut pas garanti par la fraîcheur de ses bois. Une grande partie des plantations y fut engloutie, habitans, arbres, biens et maisons, dans les mêmes abîmes. Une habitation de dix mille acres de terre disparut entièrement, et l’on ne vit à la place qu’un étang de la même étendue, dont les eaux ont séché depuis, mais où l’on n’a retrouvé aucune apparence de maison, d’arbres, et de tout ce qu’on y voyait auparavant. Dans le quartier de Clarendon, il s’ouvrit des abîmes et de vastes lacs à douze milles de la mer. Quoique la plupart se soient séchés ou fermés, il en reste encore des traces.

Personne n’eut assez de liberté d’esprit pour compter le nombre des secousses, comme on a vu qu’à force d’expériences les Péruviens en ont pris l’usage ; mais on assure qu’elles durèrent deux mois entiers ; et l’on observa qu’après la première les plus violentes furent dans les montagnes. Les Montagnes Bleues semblèrent les plus maltraitées ; car, pendant deux mois, on ne cessa point d’y voir et d’y entendre toutes les marques d’un effroyable désordre. Une autre, dans le voisinage d’Yellows, après s’être ouverte en divers endroits, écrasa une maison entière, et la plus grande partie d’une plantation qui en était éloignée d’un