« Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 17.djvu/201 » : différence entre les versions

(Aucune différence)

Version du 23 juillet 2021 à 05:16

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

le matin, avec un de mes fils, à Liguania : le tremblement de terre nous surprit à notre retour, et nous faillîmes être engloutis par les vagues de la mer, qui roulèrent impétueusement vers nous, en s’élevant six pieds au-dessus de leur niveau, sans que l’air fût agité du moindre vent. À Liguania, ou nous fûmes forcés de retourner, nous trouvâmes toutes les maisons renversées, et nul autre endroit pour nous mettre à couvert que les cases des nègres. Nous sommes au 20, et la terre continue de trembler cinq ou six fois en vingt-quatre heures. Une grande partie de la montagne est tombée, et sans cesse on en voit tomber d’autres parties. Tous les quais de Port-Royal se sont abîmés à la fois. Quantité de riches marchands y ont été noyés avec leurs familles et leurs effets. Ce quartier est à présent tout couvert d’eau ; et dans celui de l’église, où était ma maison, l’eau monte jusqu’au toit des édifices qui subsistent encore. La terre, s’ouvrant en plusieurs endroits, a dévoré un grand nombre d’habitans, qu’elle a revomis dans d’autres lieux, quelques-uns vivans, et qui se sont heureusement sauvés. Du coté de Northe, plus de mille acres de terre se sont enfoncés avec tout ce qu’il y avait d’effets. Il ne reste pas une maison sur pied dans la presqu’île. Les deux grandes montagnes qui étaient à l’entrée sont tombées aussi dans un espace de seize milles qui les séparait ; et, s’étant comme jointes, elles ont arrêté le cours de la rivière, qui est de-