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de boisson » ; ''ov kʹirʹkʹə'' (ubh circe) « un œuf de poule », et au plur., ''i: kʹ''α''rk'' (uibhe cearc) « des oeufs de poules », ''trigʹ mo ''χ''œʃə'' (troigh mo choise) « mon pied », litt. « le pied de ma jambe », ''mɑ:lə mʹinʹə'' (mála mine) « un sac de farine », mais, avec valeur de destination, ''mɑ:lə nə mʹinʹə'' (mála na mine) « le sac à farine » ; ''lɑ:n ə vokʹe:dʹ vuerʹ'' (lán an bhuicéid mhuair) « le plein du grand seau » ; ''kʹo: vrohəlʹ'' (ceó bhrothaill) « un brouillard de chaleur » ; ''gol nə mɑn'' (gol na mban) « les pleurs des femmes » (sujet), ''eg ihə fʹo:lə'' (ag itheadh feola) « mangeant de la viande » (objet), le génitif complément d’un substantif verbal qui se rattache à un verbe transitif pouvant aussi bien avoir le sens objectif que subjectif.
de boisson » ; ''ov kʹirʹkʹə'' (ubh circe) « un œuf de poule », et au plur., ''i: kʹ''α''rk'' (uibhe cearc) « des œufs de poules », ''trigʹ mo ''χ''œʃə'' (troigh mo choise) « mon pied », litt. « le pied de ma jambe », ''mɑ:lə mʹinʹə'' (mála mine) « un sac de farine », mais, avec valeur de destination, ''mɑ:lə nə mʹinʹə'' (mála na mine) « le sac à farine » ; ''lɑ:n ə vokʹe:dʹ vuerʹ'' (lán an bhuicéid mhuair) « le plein du grand seau » ; ''kʹo: vrohəlʹ'' (ceó bhrothaill) « un brouillard de chaleur » ; ''gol nə mɑn'' (gol na mban) « les pleurs des femmes » (sujet), ''eg ihə fʹo:lə'' (ag itheadh feola) « mangeant de la viande » (objet), le génitif complément d’un substantif verbal qui se rattache à un verbe transitif pouvant aussi bien avoir le sens objectif que subjectif.


{{ancre|p139|§ 139.}} Dans la plupart de ses emplois le génitif se trouve en concurrence avec des prépositions : la répartition entre les deux types de construction est réglée, dans chaque cas particulier, par l’usage, qui utilise cette dualité au mieux des besoins sémantiques, en particulier pour éviter la détermination qu’entraîne l’emploi d’un génitif déterminé (cf. [[Description d’un parler irlandais de Kerry/4-2#p101|§&nbsp;101]]). Si « le fils de mon frère » se dit ''mɑk mo ǥrʹəhɑ:r'' (mac mo dhearbhráthar), le substantif suivi d’un génitif déterminé ne prenant pas l’article, comment dire « un fils de mon frère » ? On recourra à la préposition ''lʹe'' ([[Description d’un parler irlandais de Kerry/4-3#p118|§&nbsp;118]]), qui exprime aussi la possession, et l’on dira ''mɑk lʹem ǥrʹəhʹɑ:rʹ'' (mac lem’ dhearbhráthair) « un fils à mon frère » ; par ailleurs ''mɑk dʹrʹəhɑ:r'' (mac dearbhráthar), litt. « fils de frère » est le nom du « neveu » dans le parler, qui ne possède pas de termes spéciaux pour exprimer les degrés de la parenté collatérale ; d’où ''mɑk dʹrʹəhɑ:r lʹum'' (mac dearbhráthar liom) « un mien neveu », litt. « un fils de frère à moi ». On voit par cet exemple comment, en opposant l’une à l’autre les différentes construction<includeonly>s</includeonly> possessives, le parler parvient à exprimer différentes extensions de l’idée possessive. D’autres fonctions du génitif prêteraient à des remarques de même ordre.
{{ancre|p139|§ 139.}} Dans la plupart de ses emplois le génitif se trouve en concurrence avec des prépositions : la répartition entre les deux types de construction est réglée, dans chaque cas particulier, par l’usage, qui utilise cette dualité au mieux des besoins sémantiques, en particulier pour éviter la détermination qu’entraîne l’emploi d’un génitif déterminé (cf. [[Description d’un parler irlandais de Kerry/4-2#p101|§&nbsp;101]]). Si « le fils de mon frère » se dit ''mɑk mo ǥrʹəhɑ:r'' (mac mo dhearbhráthar), le substantif suivi d’un génitif déterminé ne prenant pas l’article, comment dire « un fils de mon frère » ? On recourra à la préposition ''lʹe'' ([[Description d’un parler irlandais de Kerry/4-3#p118|§&nbsp;118]]), qui exprime aussi la possession, et l’on dira ''mɑk lʹem ǥrʹəhʹɑ:rʹ'' (mac lem’ dhearbhráthair) « un fils à mon frère » ; par ailleurs ''mɑk dʹrʹəhɑ:r'' (mac dearbhráthar), litt. « fils de frère » est le nom du « neveu » dans le parler, qui ne possède pas de termes spéciaux pour exprimer les degrés de la parenté collatérale ; d’où ''mɑk dʹrʹəhɑ:r lʹum'' (mac dearbhráthar liom) « un mien neveu », litt. « un fils de frère à moi ». On voit par cet exemple comment, en opposant l’une à l’autre les différentes construction<includeonly>s</includeonly> possessives, le parler parvient à exprimer différentes extensions de l’idée possessive. D’autres fonctions du génitif prêteraient à des remarques de même ordre.