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couvre le bois dont on fait le charbon ; et cette fumée jetait une odeur insupportable de soufre. »

Labat alla jusqu’aux montagnes où la soufrière se fait distinguer par son volcan ; et ce spectacle piqua sa curiosité. Il résolut de la satisfaire à toutes sortes de risques. « On ne rencontre, dit-il, sur toutes ces montagnes pelées que des fougères et de misérables arbrisseaux chargés de mousse : ce qui vient du froid continuel qui y règne, des exhalaisons de la soufrière, et des cendres qu’elle vomit fort souvent. Comme l’air s’était purgé par une grande pluie qui était tombée la nuit précédente, il se trouva clair et sans nuages. À mesure que nous avancions en montant, nous découvrions de nouveaux objets. On me fit apercevoir la Dominique, les Saintes, la Grande-Terre, et Marie-Galande, comme si j’avais été dessus. Plus haut, je vis clairement la Martinique, Montserrat, Nièves et d’autres îles voisines. Le monde n’a pas de plus beau point de vue.

» Après une marche d’environ trois heures et demie, en tournant autour de la montagne que je voulais visiter, et montant toujours, nous nous trouvâmes parmi des pierres brûlées et dans des lieux couverts d’un demi-pied de cendres blanchâtres qui jetaient une forte odeur de soufre. Plus nous avancions, plus la cendre et son odeur augmentaient. Enfin nous arrivâmes sur la hauteur. C’est une vaste plate-forme, inégale, et couverte de monceaux de pierres brûlées de différentes grosseurs. La